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ENFANTS DE DAVID
24/09/2011 10:24
Ma vie s’estompe déjà dans les brumes de ce qui a été, de ce qui ne sera plus. Elle n’a pas été un long fleuve tranquille ou si peu que chaque période de grand bonheur s’est inscrite à tout jamais dans les recoins de ma mémoire. J’en ai fait un livre afin qu’ils ne s’égarent pas, qu’ils continuent à vivre dans le cœur de mes descendants, de mes amis, et des autres. J’ai appris beaucoup de choses sur les orages, et les soleils existentiels qui bouleversent ou apaisent, et j’ai retenu quelques précieux enseignements. Parmi eux, j’ai retenu que la vie ne donne rien à qui ne revendique rien, et aussi que demander implique de faire des concessions si l’on veut recevoir. Alors je me suis mise au travail, et j’ai passé en revue ce qui m’aiderait à avancer paisiblement jusqu’au bout de ma route. Laissant de côté l’aspect matériel pour ce qu’il est s’il n’est pas porteur de dons, et partages j’ai mentalement dressé la liste de tout ce que je ferais si mes efforts portaient leurs fruits. Et là, tout est soudainement devenu limpide, mes tourments se sont dissipés, le champ de ma vue intérieure s’est élargi, j’avais enfin trouvé ma voie. Mais avant de me jeter corps, et âme dans cette ultime bataille, j’ai décidé de refaire le chemin à l’envers. De repartir là où tout avait commencé pour moi un jour d’automne mille neuf cent quarante-deux.
Jusqu’à environ trois ans, chaque fois que je sortirais avec ma mère, mon regard se portera invariablement sur cette chose jaune qui ralentissait les battements de son cœur. J’en ai sûrement vu bien d’autres, mais encore aux préliminaires de mon existence, je n’en compris pas la signification. Lorsque l’armistice sera signé, et qu’elle disparaitra de toutes les poitrines, je l’occulterais au même titre que toute cette période de ma vie. Ce sera sur les bancs de l’école que j’apprendrais avec stupéfaction, ce qui s’était déroulé durant cette période. De subliminales projections liées à l’étoile jaune se feront jour dans ma mémoire provoquant une sensation de déjà-vu. J’en fus si bouleversée que j’en parlais à ma mère qui resta silencieuse, les yeux perdus dans un ailleurs qu’elle avait partagé avec sa famille, et plus de six millions de coreligionnaires.
Surprise par son silence, je continuais à lui raconter tout ce que j’avais appris sur la Deuxième Guerre mondiale. Quand j’eus terminé mon récit, je vis des larmes perlées sur ses joues, et je pensais qu’elles étaient le fruit de son empathie. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je l’entendis me dire que nous aussi étions les enfants de David. Cette révélation me stupéfia, et je la regardais les yeux agrandis d’incompréhension. Puis la surprise passée, je lui demandais de me parler de nos origines, de notre histoire. Mais elle me dit que pour le moment je devais me contenter de ce que je venais d’apprendre, et ajouta qu’il serait préférable que je n’en parle pas à mes camarades de classe. J’ai grandi avec ce secret jusqu’au jour où je suis partie en Israël, jusqu’au jour où j’en suis revenue. Il faut prendre ce dernier mot dans son sens pratique, et aussi au second degré. Je suis, non seulement rentrée en France, mais aussi revenue au sens idéologique. Je connaissais son histoire qui faisait partie de la mienne, je comprenais qu’il fut sans cesse en alerte, mais ne se laissait-il pas souvent dépassé par ses peurs ? Pensait-il que la paix était au bout du fusil, et non dans la recherche de solutions pacifiques avec le peuple palestinien ? Quarante ans ont passé depuis mon retour, et je constate que la situation ne fait qu’empirer sans laisser la moindre place à des accords de paix.
J’ai traversé la guerre des Six Jours, et ai donné la vie le jour du cessez-le-feu à mon troisième enfant, une petite fille. Nous sommes restées à la maternité de Tel Ashomer que trois ou quatre jours pour laisser la place aux soldats blessés qui étaient légion. Tous ces nouveau-nés, car je ne fus bien sûr pas la seule à être expulsée de la maternité à cette époque, étaient-ils responsables de cet état de choses ? Comme je l’ai souligné dans un autre texte, on peut être de cette terre sans pour autant être d’accord avec sa politique. Nous sommes tels que nous sommes afin de nous accomplir, et si ce que nous sommes nous incommode, le seul moyen d'y remédier est de donner tout ce que nous avons de meilleurs de nous. Notre prochain voyage sera fait de ce que nous aurons fait du précédent alors, pour quoi ne pas faire en sorte que celui-ci soit plus confortable. Le nombre de voyages qu'il nous reste à effectuer avant d'atteindre l'Éveil nous donne la possibilité de nous améliorer, alors, ne laissons pas passer l’occasion d'arriver au terme de ce long parcours à tout jamais lavé de nos erreurs.
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QUELLE SOMME DE COURAGE
24/09/2011 10:03
Quel courage t’as-il fallu maman, pour accepter de te séparer de nous, alors que nous étions les derniers maillons qui te reliaient encore à ce monde. Je me souviens de ce jour où tu nous remis entre les mains de mademoiselle Zernov avant de disparaitre dans la cohue de la gare d’Austerlitz. Tu marchais la tête haute comme si tu voulais déjà te rapprocher du ciel en t’éloignant de nous un peu plus vite, un peu plus loin. Tu ne laissas rien transparaitre sur ton beau visage de madone martyrisée par tout un enchaînement de désillusions familiales. Tu avais tout parfaitement organisé pour que cette séparation se passât le mieux possible. Il m’aura fallu plus de cinquante ans pour pouvoir en parler avec les mots qui n’étaient plus ceux de la petite fille, pour les apprivoiser, les polir à force de me les répéter. Il m’aura fallu aussi durant toutes ces années apprendre à les exorciser pour enfin pouvoir les coucher sur du papier. C’était le prix à payer si je voulais enfin pouvoir regarder la vie droit dans les yeux, et finir paisiblement ma traversée. Toi, ma petite maman des jours de grands soleils, des jours de pluie, et des nuits d’encre, et d’orages parfois mêlés, tu n’as pas eu cette chance. Tu es partie vêtue de tous ces drames qui avaient marqué à tout jamais ton voyage parce que l’oubli n’était pas inscrit sur ton billet de retour. Tu étais née sous le signe du Lion, et il sut te donner sa force pour faire face à tant de malheurs additionnés. Mais même, le roi des animaux a ses faiblesses, et il suffit parfois de quelques ronces plantées là où cela fait le plus mal pour avoir raison de lui. Durant toutes ces années, maman, tu avais construit des remparts autour de nous afin de nous sécuriser. Cela faisait partie de ton devoir d’amour, et tu l’as fait sans te ménager, sans te poser de questions, laissant seulement parler ton cœur. Puis un jour, tu arrivas à la croisée des chemins, ma princesse en haillons qui ne rêvait que d’or, et de pourpre. L’heure que tu avais tant attendue arriva, tu te laissas glisser sur le toboggan qui relie la terre au ciel, et pour la première fois depuis si longtemps, tu as souri, maman.
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SI TU ÉTAIS ENCORE PARMI NOUS
24/09/2011 09:49
Tu serais aujourd’hui maman, une merveilleuse vieille dame de quatre-vingt-dix-huit ans, et chaque sillon de ton visage raconterait toute cette vie ardente, et désespérée que tu traversas. Mais ta route avait déjà été si longue, et tu avais traversé avec tant de vaillance les petits malheurs du quotidien comme les grands drames qui vous brisent à tout jamais. Pas à pas, les yeux perdus dans les brumes d'un monde que toi seule étais en mesure de voir, tu arrivas là où ton petit t'attendait. Depuis son départ, tu n'avais jamais eu aucun doute, et c'est ce qui t'avait permis de continuer ta route jusqu'à ce dernier rendez-vous d'amour. Ce vaste carrefour où tout le monde se retrouve un jour ou l'autre, et peuplé d'êtres chers dont certains vous murmurent à l'oreille les mots qu’il vous tardait d’entendre. C'est à ce moment que drapé dans ta solitude intérieure, tu réalisas que ce voyage n'était qu'un au revoir, et non pas un adieu. Je me souviens avoir vu des visions traversées tes magnifiques yeux noisette, des images éphémères de ce temps où Bob était encore des nôtres. Je ne comprenais pas ce qui te bouleversait autant dans ces moments privilégiés qui te reliaient à ton enfant, mais aujourd'hui j’ai compris. Oui, je comprends enfin pourquoi soudainement tu semblais te raccrocher à la vie même si le ciel était ce qui te rapprochait le plus de lui. Dans une semi-conscience de ce temps passé, et de ce temps à venir, tu te réjouissais à l’idée de retrouver cet enfant arraché à tes bras il y avait si longtemps déjà. Ce tout petit enfant que tu n’avais pas eu le temps de voir grandir, mais que tu accompagnas tout au long de ta vie guidée par cette étrange alchimie qui relie à tout jamais une mère à son enfant. Le décès de ton tout petit te laissa exsangue, et ne te donna même pas la possibilité d'aller te recueillir sur une tombe que tu n'avais pas pu lui offrir. Je sais tout cela bien que je ne fus pas à tes côtés afin de t’accompagner jusqu’au bout de la passerelle qui relie le monde d’en bas à celui d’en haut. Il y eut tant de choses maman que nous avons partagée dans d'uniques fous rires qui résonnent encore en moi malgré le temps, malgré l'absence. Et si nous avons ri si fort ensemble, nous avons aussi pleuré dans les bras l'une de l'autre en faisant fi des non-dits qui jalonnèrent notre vie commune. Aujourd'hui, alors qu'à mon tour j'ai la tête chenue, et les épaules qui ploient sous le faix, j'ai tout loisir de revivre par la pensée tout ce qui nous avait à l'époque unie ou désunie. J’arrive enfin à remplir les vides dans lesquels nous nous sommes souvent perdues, et retrouvées. Je peux enfin classer dans le bon ordre les mots qui comblent les silences effrayants qui ont hanté tant de mes nuits. Ces mots que tu aimais tant maman, et que tu aurais dessinés passionnément sur des cahiers d’écolier si seulement tu avais connu tous les mystères qu’ils recelaient. Ces mots passions parfois violents qui s'échappaient de tes lèvres, et qu'aussitôt après tu regrettais. Ces mots qui ne m'étaient pas toujours destinés, mais que je recevais étant ta seule interlocutrice à ce moment. Depuis tout ce temps j’en ai fait provision, et je les écris pour toi parce que ce sont les mots que tu chantais aussi naturellement que je les écris. Oui ! Maman, ces mots que j’ai appris à maîtriser par amour pour toi, je te les offre aujourd’hui au nom de cette traversée de la vie que nous avons accomplie ensemble. Bien que tu as depuis longtemps refermé tes si jolis yeux maman, permets-moi de t'offrir à l’occasion de ton quatre-vingt-dix-huitième anniversaire ce bouquet de mots cueilli avec amour à ton intention. Bon anniversaire maman, flamme éternelle qui me consume, et me purifie au nom de l’amour qui te sauve de l’oubli. Lorsque je ne serai plus de ce monde, on parlera encore de Louba, la belle Ukrainienne afin que demeure à tout jamais le souvenir de ton passage terrestre.
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LES BATELIERS DE LA VOLGA
24/09/2011 09:38
En ce début de vingtième siècle plein de fureur et de révolte, les bateliers de la Volga ont filé toutes voiles dehors vers les eaux plus sereines de la Seine. Celle-ci venait tout juste de retrouver son calme après quatre ans de guerre mondiale, et c’est dignement qu’elle accueillit les nouveaux arrivants. Poussés par les vents de la révolution prolétarienne, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se retrouvaient disséminés un peu partout sur le vieux continent. Tournant le dos à Moscou, tous ceux qui ne pouvaient s’offrir un trop long voyage mirent le cap en direction de la France, pays des droits de l’homme et du citoyen. Toutes classes confondues, qu’ils portassent belles chaussures ou socques, ils surent s’intégrer à leur nouvel environnement. Hier princes ou paysans, et aujourd’hui chauffeurs de taxi, et parfois de vélotaxis quand ce n’était pas peintres en bâtiment. Mon père cumula ces dernières fonctions avec bonheur, et durant des années maintint sa famille à bout de bras sans jamais se plaindre. Mon père, cet homme généreux, omniprésent auprès de chacun d'entre nous jusqu’à son dernier souffle. Cet homme cultivé, multilingue et ouvert à toutes les avancées technologiques, et qui s’émerveillait devant l’humanité en marche. Comme il me manque chaque jour que Dieu fait, cet homme sur qui je m’appuyais chaque fois que la vie me déséquilibrait. Toujours rassurant même lorsqu’il était en colère, il était celui sur qui l'on pouvait toujours compter. Mon père, ce descendant des cosaques était né en octobre mille neuf cent dix à Rostov-sur-le-Don. Il quitta la Russie entre sept, et huit ans pour s'envoler vers le Brésil d'où il reviendra avec plus de souvenirs que de la Russie où il était né. En route pour le Brésil, l’enfant qu’il était allait devenir un étudiant studieux, et doué avant de devenir un jeune homme brillant, et attachant. En Russie, son père était ingénieur dans la marine, lui serait architecte, enfin c’est ce qu’il espérait. Il était à deux doigts d’obtenir son diplôme lorsqu’il doit renoncer à ses rêves. L’effondrement du cours de la bourse de Wall Street les ruine, et sans ce statut de classe qu’ils avaient en arrivant, ils se voient contraints de quitte le pays. Ils vont rejoindre l’Europe, et plus particulièrement la France, ce grand pays proche géographiquement de la Russie. Ce sera leur dernier port d’attache, le bout du chemin entre leur pays d’origine, et le Brésil. Mais pour mon père ce serait également l’endroit magique où il allait rencontrer l’amour de sa vie, ma mère. Deux familles issues de la petite bourgeoisie qui s'uniraient à travers les liens sacrés du mariage de leurs enfants. Mon père ne me parla jamais de ses parents, il ne me raconta pas non plus les quelques souvenirs qui lui restaient de son éphémère terre natale qu’il avait quittée de si tôt. C’était pourtant un homme de communication qui savait manier les mots, et faire de belles phrases, mais il avait aussi ses limites. Ses premières années en Russie, et au Brésil ainsi que tout ce qui avait un rapport avec mon petit frère trop tôt disparu feraient partie de son jardin secret. Ce sera le seul barrage qui restera dressé entre nous, l’unique partie de notre lien d’amour qui me fera toujours défaut. Mais grâce à Dieu, j’ai réussi à emmagasiner de merveilleux souvenirs de ce bout de chemin que j’ai fait en sa délicieuse, et si précieuse compagnie. Ils sont notre histoire commune, et c’est à travers elle que j’ai appris à faire face à l’adversité, à me consolider. Aussi loin que ma mémoire me permette d’aller, je ne vois que tendresse infinie, patience à toute épreuve devant mes nombreuses incartades, et don de soi total pour sa famille. Aussi, je peux extraire de mon album mnémonique mille et un bonheurs qu'il avait l’art, et la manière de faire surgir de sa manche. Tout en lui était pure allégresse. C’était sa façon de nous dire qu'il nous aimait tous sans distinction, et quoiqu’il arrive. Mon père, cet homme de bien qui traversa son siècle parfois avec perte, et fracas, mais sans jamais rien perdre de ce qui faisait sa force, fut un homme d’honneur. Nous ne faisons que passer sur terre, mais ce que nous laissons derrière nous fait toute la différence ! Ce qu’il laissa derrière lui fait ce que je suis aujourd’hui, sensible à tout ce qui ne va pas bien autour de moi, tenace dans tout ce que j’entreprends. Ce n’est pas en moi qu’il avait placé tous ses espoirs de réussir là où il avait échoué, mais je fais de mon mieux pour ne pas être en reste. Mon père, cet homme de bien a quitté ce monde il y a de cela une trentaine d’années, mais son esprit est toujours présent dans ma vie. Il continue du haut de son étoile à veiller sur moi comme il l’avait toujours fait de son vivant. J’espère qu’un jour il sera fier de moi comme je suis fière de lui, et ce jour sera ma plus grande victoire d’amour, et je la lui dédierais.
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FUNAMBULE DE LA VIE
24/09/2011 09:16
Je suis d'ici à moins que ce ne soit de là à l'infini !
Je suis funambule sur l'horizon.
Saltimbanque, je chante l'amour de la vie.
Je jongle avec les mots sans rime ni raison.
La terre est ma patrie, mon pays est rond.
Je tiens souvent en équilibre au-dessus des cratères.
La terre est mon pays, la terre est ma maison
Je suis tantôt pâle colombine, tantôt Pierrot lunaire.
La terre est mon abri qui tourne, et roule sur ses gonds
Autour de l'astre roi, Son Altesse le Soleil.
Je ne connais ni climats, ni saisons,
Et je chante ou butine rossignol, et abeille.
Caméléon palette de couleurs.
Je viens d'ici où de là-bas, je vais je ne sais où !
Je suis des nuits qui naissent, des jours qui meurent
Je t'aime un peu, à la folie, je t'aime plus que tout !
D'un pas assuré, j'approche de ma dernière demeure
Qui me vêtira pour des noces éternelles
Quand je paraitrai devant toi, Seigneur
Tout à la fois humble, et radieuse aux portes du ciel.
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LA RIVIÈRE SANS RETOUR
24/09/2011 08:56
De la rousse Norma Jeane
À la blonde Marilyn
Angélique, et diaphane,
Humaine, et divine
Tout à la fois.
Femme-enfant, femme-fleur,
Proches des humbles, et des rois.
Tu traversas ce siècle avec bonheur.
Marilyn, tu fus pour beaucoup d’entre nous
Le souffle léger d’un doux zéphyr,
Et ce petit refrain Pon, pon, pidoo,
Restera à jamais gravé dans notre souvenir.
Bousculée par les uns, adulée par les autres,
Marilyn, tu résistas aux tempêtes existentielles,
Étant déjà de là-bas bien qu’encore des nôtres.
Et c’est probablement ce qui te rendait si belle.
Si forte, et si vulnérable,
Exposée à tous les dangers,
Candide, et désirable,
Abandonnée ou surprotégée.
Le temps a passé, ange blond et sublime,
Mais ton souvenir est toujours aussi vivace.
Il résiste à l’oubli ce profond abîme
Où vont ceux qui trépassent.
Tu es toujours au summum de la célébrité.
Norma Jeane la rousse ou Marilyn la blonde,
Marquant de ton sceau magnifique ta postérité
À tout jamais ancrée dans le cœur du monde.
Marilyn s’est endormie translucide, et magnifique
Évanescente, et séraphique elle s’est laissé glisser
Dans sa maison longeant l’océan Pacifique
De l’autre côté du miroir sur la route des trépassés.
Porcelaine brisée dans un geste de funeste rage,
Elle ne sera jamais madame Joe Dimaggio.
Arraché à son amour par un dernier orage,
Elle est partie au fil de l’eau.
Sur la rivière sans retour,
Marilyn s’en est allée dans le petit jour naissant,
Et Joe la pleurera jusqu’à son dernier jour,
Inconsolable, et fidèle à son serment.
Toi qui aimas tout comme moi Marilyn la diaphane,
Si tu la rencontres un jour,
Et qu’elle te dise se nommer Norma Jeane,
Vogue à ses côtés sur la rivière sans retour,
Et dis-lui quel vide elle a laissé derrière elle,
Et combien de regrets dans nos cœurs.
Dis-lui que pour nous elle est toujours la plus belle,
La plus exquise des femmes-enfants, des femmes-fleur.
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IL EST DES SAISONS
24/09/2011 08:09
Il est de morte-saison
Murées dans le silence,
Il est des feuillaisons
Profondes comme l’absence.
Des saisons portes closes
Et des automnes mordorés,
Des instants où l’on ose
Encore espéré.
Des jours, feuilles mortes.
Et des chants d’amour
Que la brise colporte
Je t’aime aujourd’hui, toujours.
Il est des espoirs préfloraisons,
Des étés lourds qui se profilent,
Sur le vide de ma ligne d’horizon.
Il est des étés chauds, sensuels
Des nuits cigales provençales,
Des heures brèves qui se veulent éternelles
Des sanglots sur fond de toile mygale.
Puis, c'est l'hiver, la pesante solitude
L'absence de l'aimé, le blanc dénuement.
Le cœur qui palpite par habitude,
La complainte claire de lune des amants.
Je ne peux imaginer ne plus te revoir,
Ne plus voir briller ton regard,
Et me laisser aller au désespoir
De me dire qu’il est déjà trop tard.
Alors, je continue à espérer ton retour,
À te chercher, à crier ton nom vers le ciel,
À te parler de nos amours
Que par ces rimes je veux éternels.
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SÉPARATIONS
23/09/2011 16:41
Nous nous sommes aimés à la folie, passionnément
Nous nous sommes aimé juste le temps…
Le temps des cerises, et celui des amours
Je t'aime un peu, beaucoup, toujours.
C'était le début de notre romance,
C'était, t'en souviens-tu, au moment des vacances.
Les dernières que nous passerions
En partageant le même frisson
Avant que sonne l’heure des aux revoir,
Et que s’installe une éternité avant de nous revoir.
Mais tu avais le monde à explorer,
Tandis que moi seulement mes yeux pour pleurer.
Tu avais de la peine pour moi, mais pas les mots
Pour me rassurer, pour me murmurer à bientôt
Je reviendrais, ce n’est qu’une pause dans notre amour
Sois courageuse, je serais vite de retour.
Ta soif de découvertes faisait loi,
Et te permettait d’exister sans moi.
Je fus prise de désespérance
Jusqu'à ton retour en terre de France.
Nous avons retrouvé notre passé
Là où nous l'avions laissé !
Nos lendemains étaient remplis de promesses
C'était le temps de la tendresse !
Nous avions tant encore de bonheur à partager,
À innover, à échanger !
Nous ne vivions que dans l’instant présents,
Dans la vulnérabilité du moment déjà absent !
Puis vint le moment de dénouer nos bras enlacés,
Le moment encore présent, mais déjà passé !
Nous n'avions pas vu arriver la bourrasque de vent
Que déjà elle nous séparait brutalement !
Ta soif de connaissances n’était pas assouvie
Et n’écoutant que ton humeur vagabonde tu es reparti.
Ton bâton de pèlerin en main pour arpenter les chemins de la vie.
J’ai survécu à la solitude, au désespoir à la folie.
Mon amour pour toi me portait à refuser l'oubli.
J'ai connu d'autres bras, mais aucun d'eux ne m'a apporté
La douceur et la force que tant de fois avec toi j'ai trouvée.
Où es-tu mon amour du bout du monde, du temps passé ?
Mon amour d'hier aussi fou qu'insensé.
Je crie ton nom à tous les vents, et sur les ailes du temps présent,
Du temps passé encore à venir, et déjà absent.
Il est mon seul credo, mon unique espoir
De ne pas quitter ce monde sans te revoir.
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SI JE DEVAIS DESSINER
23/09/2011 16:01
Si je devais dessiner ton visage
Je prendrais un bout de ciel,
Je soufflerais sur les nuages,
Et j'obtiendrais un soleil.
Si je devais partir en voyage
Je n'emporterais qu'un souvenir,
Celui de ta douce image
Auréolée de ton sourire.
Si je devais renoncer à l’espoir,
De renouer mes bras autour de toi
Dans le crépuscule des soirs,
Il en serait fini de moi.
Si je devais ne plus te revoir,
Je mourais sur-le-champ !
Les morts ignorent le désespoir,
Ils sont sereins sous le soleil couchant.
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SYMPHONIE INACHEVÉE POUR SMAÏL
23/09/2011 15:21
La vie feu d’artifice inscrit en lettres multicolore nos deux noms dans le ciel, et nous ne faisons plus qu’un défiant impunément les lois de l’arithmétique. Transcendante euphorie nous conjuguons le verbe aimé au temps présent, laissant sommeiller le temps passé. Je lis dans l’iris noisette de son regard, la tristesse, et la douleur de la séparation qui nous broie l’âme, et pourtant il persistes dans l’idée de reprendre la route. Demain est trop proche mon amour, pourquoi ne pas le remettre à un autre jour, à un autre demain aussi loin que possible. Oh ! Temps suspend ton vol, fige le si tu le peux afin que nous puissions lui, et moi encore nous enivrer jusqu’aux petits matins. Laisse-nous encore le temps de ne faire qu'un lors de nos promenades traversées de Paris, de nos pauses sous le pont Mirabeau. S’il te plaît, ne le laisse pas s’éloigner de moi, ne me laisse pas m’étioler sans lui. Mes prières se perdent dans l’espace-temps qui n’a pas le temps d’exausser les suppliques des amants. Il poursuit sa route sans se retourner, et moi je reste sans voix, et le cœur brisé sur un quai de métro. Alors, je me dis que demain je t’aimerais un peu plus fort qu’aujourd’hui, que je t’aimerais un peu, beaucoup, à la folie, passionnément. Notre amour est pareil au roseau qui ploie sous la bourrasque, mais qui jamais ne rompt, et s’étire à l’infini parce qu’il est de toutes éternités. Je sais déjà que ma vie sans toi sera désespérante, mais qu’elle se déroulera éclairée par la lumière que tu as diffusée en moi. Je me laisserais guider par elle tel un navire perdu dans l’obscurité océane de la séparation. Je rêve tout éveillée de tes bras qui m’enlacent, de l’odeur de ta peau qui se confond avec la mienne, et qui me parle de toi, qui te raconte. Alors, la tête levée vers le ciel je crie ton nom, je le chante comme une comptine qui jamais ne s’arrête. Tu es toujours mon présent malgré ces quarante-neuf ans de silence parce qu’un amour comme le nôtre ne saurait s’éteindre. Il m’arrive parfois de me demander sur quel continent l’oiseau migrateur que tu es a fait escale, à moins que l’âge venu, le goût de l’aventure n'aient quelque peu érodé tes ailes.
Mes jours, et mes nuits sont faits de toi, rien de ce que je fais n’est fait sans toi, ma transcendance, mon suprême, et immortel amour. Je suis suspendue entre deux notes d’une symphonie inachevée qui se languissent de toi, Smaïl, mon tant aimé.
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