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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.

VIP-Blog de maurina
nathalie.elkine@sfr.fr

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  • Créé le : 21/09/2011 19:05
    Modifié : 21/05/2013 11:34

    Fille (71 ans)
    Origine : FRANCE
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    LES BATELIERS DE LA VOLGA

    24/09/2011 09:38

    LES BATELIERS DE LA VOLGA


     

     

    En ce début de vingtième siècle plein de fureur et de révolte, les bateliers de la Volga ont filé toutes voiles dehors vers les eaux plus sereines de la Seine. Celle-ci venait tout juste de retrouver son calme après quatre ans de guerre mondiale, et c’est dignement qu’elle accueillit les nouveaux arrivants. Poussés par les vents de la révolution prolétarienne, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se retrouvaient disséminés un peu partout sur le vieux continent. Tournant le dos à Moscou, tous ceux qui ne pouvaient s’offrir un trop long voyage mirent le cap en direction de la France, pays des droits de l’homme et du citoyen. Toutes classes confondues, qu’ils portassent belles chaussures ou socques, ils surent s’intégrer à leur nouvel environnement. Hier princes ou paysans, et aujourd’hui chauffeurs de taxi, et parfois de vélotaxis quand ce n’était pas peintres en bâtiment. Mon père cumula ces dernières fonctions avec bonheur, et durant des années maintint sa famille à bout de bras sans jamais se plaindre. Mon père, cet homme généreux, omniprésent auprès de chacun d'entre nous jusqu’à son dernier souffle. Cet homme cultivé, multilingue et ouvert à toutes les avancées technologiques, et qui s’émerveillait devant l’humanité en marche. Comme il me manque chaque jour que Dieu fait, cet homme sur qui je m’appuyais chaque fois que la vie me déséquilibrait. Toujours rassurant même lorsqu’il était en colère, il était celui sur qui l'on pouvait toujours compter. Mon père, ce descendant des cosaques était né en octobre mille neuf cent dix à Rostov-sur-le-Don. Il quitta la Russie entre sept, et huit ans pour s'envoler vers le Brésil d'où il reviendra avec plus de souvenirs que de la Russie où il était né. En route pour le Brésil, l’enfant qu’il était allait devenir un étudiant studieux, et doué avant de devenir un jeune homme brillant, et attachant. En Russie, son père était ingénieur dans la marine, lui serait architecte, enfin c’est ce qu’il espérait. Il était à deux doigts d’obtenir son diplôme lorsqu’il doit renoncer à ses rêves. L’effondrement du cours de la bourse de Wall Street les ruine, et sans ce statut de classe qu’ils avaient en arrivant, ils se voient contraints de quitte le pays. Ils vont rejoindre l’Europe, et plus particulièrement la France, ce grand pays proche géographiquement de la Russie. Ce sera leur dernier port d’attache, le bout du chemin entre leur pays d’origine, et le Brésil. Mais pour mon père ce serait également l’endroit magique où il allait rencontrer l’amour de sa vie, ma mère. Deux familles issues de la petite bourgeoisie qui s'uniraient à travers les liens sacrés du mariage de leurs enfants. Mon père ne me parla jamais de ses parents, il ne me raconta pas non plus les quelques souvenirs qui lui restaient de son éphémère terre natale qu’il avait quittée de si tôt. C’était pourtant un homme de communication qui savait manier les mots, et faire de belles phrases, mais il avait aussi ses limites. Ses premières années en Russie, et au Brésil ainsi que tout ce qui avait un rapport avec mon petit frère trop tôt disparu feraient partie de son jardin secret. Ce sera le seul barrage qui restera dressé entre nous, l’unique partie de notre lien d’amour qui me fera toujours défaut. Mais grâce à Dieu, j’ai réussi à emmagasiner de merveilleux souvenirs de ce bout de chemin que j’ai fait en sa délicieuse, et si précieuse compagnie. Ils sont notre histoire commune, et c’est à travers elle que j’ai appris à faire face à l’adversité, à me consolider. Aussi loin que ma mémoire me permette d’aller, je ne vois que tendresse infinie, patience à toute épreuve devant mes nombreuses incartades, et don de soi total pour sa famille. Aussi, je peux extraire de mon album mnémonique mille et un bonheurs qu'il avait l’art, et la manière de faire surgir de sa manche. Tout en lui était pure allégresse. C’était sa façon de nous dire qu'il nous aimait tous sans distinction, et quoiqu’il arrive. Mon père, cet homme de bien qui traversa son siècle parfois avec perte, et fracas, mais sans jamais rien perdre de ce qui faisait sa force, fut un homme d’honneur. Nous ne faisons que passer sur terre, mais ce que nous laissons derrière nous fait toute la différence ! Ce qu’il laissa derrière lui fait ce que je suis aujourd’hui, sensible à tout ce qui ne va pas bien autour de moi, tenace dans tout ce que j’entreprends. Ce n’est pas en moi qu’il avait placé tous ses espoirs de réussir là où il avait échoué, mais je fais de mon mieux pour ne pas être en reste. Mon père, cet homme de bien a quitté ce monde il y a de cela une trentaine d’années, mais son esprit est toujours présent dans ma vie. Il continue du haut de son étoile à veiller sur moi comme il l’avait toujours fait de son vivant. J’espère qu’un jour il sera fier de moi comme je suis fière de lui, et ce jour sera ma plus grande victoire d’amour, et je la lui dédierais.

     

     






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