De la rousse Norma Jeane
À la blonde Marilyn
Angélique, et diaphane,
Humaine, et divine
Tout à la fois.
Femme-enfant, femme-fleur,
Proches des humbles, et des rois.
Tu traversas ce siècle avec bonheur.
Marilyn, tu fus pour beaucoup d’entre nous
Le souffle léger d’un doux zéphyr,
Et ce petit refrain Pon, pon, pidoo,
Restera à jamais gravé dans notre souvenir.
Bousculée par les uns, adulée par les autres,
Marilyn, tu résistas aux tempêtes existentielles,
Étant déjà de là-bas bien qu’encore des nôtres.
Et c’est probablement ce qui te rendait si belle.
Si forte, et si vulnérable,
Exposée à tous les dangers,
Candide, et désirable,
Abandonnée ou surprotégée.
Le temps a passé, ange blond et sublime,
Mais ton souvenir est toujours aussi vivace.
Il résiste à l’oubli ce profond abîme
Où vont ceux qui trépassent.
Tu es toujours au summum de la célébrité.
Norma Jeane la rousse ou Marilyn la blonde,
Marquant de ton sceau magnifique ta postérité
À tout jamais ancrée dans le cœur du monde.
Marilyn s’est endormie translucide, et magnifique
Évanescente, et séraphique elle s’est laissé glisser
Dans sa maison longeant l’océan Pacifique
De l’autre côté du miroir sur la route des trépassés.
Porcelaine brisée dans un geste de funeste rage,
Elle ne sera jamais madame Joe Dimaggio.
Arraché à son amour par un dernier orage,
Elle est partie au fil de l’eau.
Sur la rivière sans retour,
Marilyn s’en est allée dans le petit jour naissant,
Et Joe la pleurera jusqu’à son dernier jour,
Inconsolable, et fidèle à son serment.
Toi qui aimas tout comme moi Marilyn la diaphane,
Si tu la rencontres un jour,
Et qu’elle te dise se nommer Norma Jeane,
Vogue à ses côtés sur la rivière sans retour,
Et dis-lui quel vide elle a laissé derrière elle,
Et combien de regrets dans nos cœurs.
Dis-lui que pour nous elle est toujours la plus belle,
La plus exquise des femmes-enfants, des femmes-fleur.