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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
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Catégorie : MOTS DU COEUR

DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
VIP-Blog de maurina
nathalie.elkine@sfr.fr

  • 26 articles publiés dans cette catégorie
  • 14 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 21/09/2011 19:05
    Modifié : 21/05/2013 11:34

    Fille (71 ans)
    Origine : FRANCE
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    QU'AVONS-NOUS FAIT DE LA TERRE ,

    21/05/2013 11:34





    larmes de vieCommentaire de etoiledutemps (04/11/2013 00:37) :

    ...Et u'allons nous en faire, maintenant que nous savons...?

    http://etoiledutemps.vip-blog.com/




    IL Y A QUELQUE PART

    28/01/2012 10:36

    IL Y A QUELQUE PART


     

     

    Un enfant qui pleure, et que nous n'entendons pas non pas parce ce qu'il est loin de nous ou que des murs nous séparent de lui, mais parce que nous sommes devenus sourds.

    Un petit que l'on devrait prendre par la main pour le rassurer, une petite âme qui se cherche perdue dans les ténèbres d'un monde qui le relègue loin derrière lui.

    Une petite fille en Bolivie, un petit garçon en Côte d'Ivoire, et tant d'autres encore disséminés de par le monde des grandes personnes qui n'ont plus le temps de prendre la mesure de leur cœur.

    Il y a toujours quelque part des enfants qui pleurent, et nous passons notre chemin sans les voir, sans les entendre, sans nous retourner pour leur tendre la main.

    Il y a des rivières qui deviennent océans de larmes, des regards qui implorent, des silences qui hurlent, et qui nous laissent indifférents.

    Il y a deux poids, et deux mesures, il y a nos enfants, et ceux des autres, et cela fait toute la différence.

    Alors ne nous étonnons pas de voir grandir les nôtres dans un monde qui part dans tous les sens parce que déboussolé, et déshumanisé.

    Le bien-être de chacun passe par celui des autres, et rien ne  s'accomplira totalement tant qu'une partie de l'humanité restera sourde, et aveugle à l'autre moitié.

    Ouvrons les portes de nos cœurs, gardons les yeux ouverts, et prenons tous un enfant par la main pour sécher ses larmes, et mettre un sourire sur ses lèvres.

    Il ne faut plus qu'un enfant pleure, que ce soit en Bolivie, en Côte d'I voire où n'importe où sur cette planète, si nous voulons voir un jour nos enfants s'y épanouir.

    Cet enfant qui pleure, et celui qui rit ont aujourd'hui les mêmes droits, et auront demains les mêmes charges, alors ne laissons plus aucun enfant pleurer tandis que l'autre rit.



    Commentaire de milanini (14/12/2012 00:03) :

    http://milanini.vip-blog.com/

    DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.Commentaire de maurina (21/12/2012 05:20) :

    Je n'en suis pas si sûre.

    http://maurina.vip-blog.com/




    FLEUR BLEUE

    27/01/2012 09:56

    FLEUR BLEUE


     

     

    Au cours de ma vie, j’ai eu plus de surnoms que d’argent dans mon portemonnaie. Ils étaient dans l'ensemble plus ou moins caustique, et certain même dans les demi-tons, mais jamais encore on ne m’avait attribuée celui de fleur bleue ! Capitaine au long cours, du paquebot de l’existence, j’ai fait escale ici, et là selon que les vents étaient bons ou mauvais, selon mon humeur ou celle que me dictait mon cœur. Je suis arrivée tant bien que mal aux trois quarts de mon voyage, et m’apprête à savourer un repos bien mérité. Si je n’ai pas constamment suivi les sentiers traditionnels de la navigation existentielle, ce n’était pas volontairement, mais par ignorance. Mais, cependant, j’ai toujours fait de mon mieux pour essayer d’amarrer mon bateau aussi solidement que possible. Il se peut que certaines de mes méthodes parussent souvent inappropriées au but rechercher, mais je faisais avec ce que j’avais, et ce n’était jamais grand-chose. J’avais semé mes petites graines de vie à la va-comme-je-te-pousse sans me demander ce qu’elles donneraient, ni ce que j’en ferais. Mais au moment des récoltes, j’ai bien dû admettre que tous mes efforts pour transformer ma minable existence avaient échoué. Je me retrouvais irrémédiablement sur les mêmes sentiers qui se terminaient tous en cul-de-sac. Mais j’étais tenace, et refusant de baisser les bras, je me remettais immédiatement au travail, essayant de séparer le bon grain de l’ivraie. Bien des saisons passèrent avant que le choix de mes semences s’améliore, et je vis bien des soleils se lever, et se coucher avant d’obtenir de meilleures récoltes. Et lorsqu’enfin ma vie devint plus stable, et mes pensées plus claires, je put me consacrer à l’écriture, mon rêve d’enfant, ma passion. Un jour, au cours d'une discussion sur mon premier roman avec une personne très proche de moi, je fus surprise de m'entendre taxer de fleur bleue ! Je m'attendais certes à quelques critiques qui auraient sans doute eu le mérite d'être pragmatiques, mais certainement pas à me voir taxer de fleur bleue ! C’était son avis, et je ne me serais pas formalisée outre mesure si celle-ci eut pris la peine de lire plus que trois lignes avant de se prononcer. J’espérais qu’elle serait fière de moi en dépit de tous les handicaps qu’avec le temps j’essayerais de surmonter. Une fois de plus, j’avais fait preuve d'un trop-plein d'optimisme, et c'est le cœur serré que j’ajoutais à ma liste de sobriquets celui de fleur bleue. Ce soir-là, j’eus du mal à m’endormir à cause de ces deux petits mots anodins si jolis sur le dessus, mais si cruels à l’intérieur. Deux petits mots qui s'ils avaient été proférés par n’importe quel manant m’auraient probablement laissée de glace, mais qui venant d’un être cher à mon cœur, m’offensèrent. Au réveil, mon imagination se mit au travail, des mots dansaient dans ma tête, des idées fleurissaient. C’était le juste retour des choses quand on était une fleur bleue qui se prenait pour un écrivain talentueux. Alors, je me mis sans tarder au travail, et de mots en images je découvris toute la poésie que cette expression contenait. Par la magie de la pensée, je me retrouvais au beau milieu d’un champ entièrement composé de fleurs bleues. Celles-ci se balançaient sous la caresse d’une brise printanière sauf une qui se détachait des autres, et en laquelle je me reconnus. Oui, j’étais une fleur bleue, mais pas n’importe laquelle, la doyenne, celle à qui il fallait plus qu’une brise pour courber la tête au moindre souffle. Celle qui avait traversé tant de tempêtes, et fait face à tant de vents mauvais qu’elle pouvait aussi surmonter le peu prévenances que cette personne manifestait à l’égard de son travail. Il m’aura fallu plus de soixante ans d’existence pour comprendre que l’on n’apparait pas toujours dans le regard des autres comme on se voit soi-même. J’avais fait tant d’efforts pour changer l’image que l’on avait de moi pour en fin de compte me retrouver jugée comme Don Quichotte se battant contre les ailes des moulins. Je rajouterais que c’est souvent les personnes que l'on croit le mieux connaitre qui vous surprennent le plus, mais c'est également de celles-ci qu'on apprend le mieux à grandir !



     






    TROIS PETITS TOURS ET PUIS S'EN VONT

    16/11/2011 15:45

    TROIS PETITS TOURS ET PUIS S'EN VONT


     

     

    Enfant, je pensais qu’il n’y avait pas plus grand bonheur au monde que de grandir au sein d’une famille comme la mienne. J’étais persuadée d'avoir les meilleurs parents que l’on puisse espérer, et je leur étais reconnaissante pour la vie qu’ils m’avaient donnée. J’aimais de tout mon cœur ma grande sœur, et mes deux petits frères, et lorsque le dernier-né nous quitta, ce fut le premier grand vide de mon existence. J’avais à ce moment entre cinq, et six ans, et n’entendais rien aux mystères de la mort. Et puis, maman m’avait expliqué où il se trouvait, et pourquoi il s’y trouvait. Je dois avouer que je ne compris pas pourquoi il avait préféré le ciel à la terre alors que nous l’aimions tant, et que son absence était pour mes parents une douleur insurmontable. Je l’avais accompagné durant ses derniers jours avec l’innocence dont les enfants de mon âge bénéficient. Comment aurais-je pu me douter qu’il nous jouerait un tour pareil ! Pendant environ quatre ans après qu’il nous eut quittés, nous continuâmes cahin-caha notre route, la vie continuait, et notre petit prince si tôt parti veillait sur nous. Ma sœur aînée allait sur ses treize ans, un âge où l’enfant se transforme peu à peu en adolescent, puis en grande personne. Son corps prenait des allures de dame avec des ambitions qui allaient de paires. L’étroitesse de notre foyer, une vie dont on ne savait jamais ce que demain serait sans parler de ses responsabilités familiales lui était devenue insupportable. Après plusieurs mois de tractations secrètes avec notre père, elle réussit à le convaincre qu’elle n’avait plus sa place au sein d’une famille comme la nôtre. Elle devait songer à son avenir professionnel, et rien de ce qu’elle envisageait n’avait de chance d’aboutir sans un changement radical de vie. Et ce qu’elle attendait de lui était en un mot qu’il lui trouva un nouveau foyer dans lequel elle pourrait s’épanouir, se réaliser. Elle allait sur ses quinze ans, avait terminé sa scolarité, et savait déjà dans quelle branche professionnelle elle voulait évoluer. La coiffure ! À bout d’arguments pour la convaincre de faire part de ses projets à notre mère, notre père finit par oublier le serment de partage, et confiance qui le liait à sa femme. À son insu, il s’arrangea avec des cousins par alliance qui avaient une bonne situation, et qui vivaient dans un pavillon à Eaubonne. C’était faire un double affront à notre mère qui détestait royalement la femme de ce dernier. Un matin de juillet mille neuf cent cinquante, ma sœur franchie pour la dernière fois le seuil de notre foyer accompagné de notre père. Je ne sais pas ce que notre père avait prétexté pour sortir avec elle, mais ce fut sans aucun doute suffisamment plausible pour ne pas inquiéter notre mère. Une fois la porte refermée derrière eux, notre mère nous prépara mon petit frère, et moi pour nous amener à la garderie scolaire. Ce n’est qu’à notre retour que nous apprîmes que notre famille se retrouvait réduite à l’état congru de trois personnes. Notre mère, ulcérer par la conduite de son mari l’avait, sans tambour, ni trompette, congédiée !

     

     

    Moralité : Il suffit parfois d’un seul mauvais fruit pour contaminer tout un arbre.

     






    CHANTE POUR MOI, MAMAN

    30/10/2011 22:51

    CHANTE POUR MOI, MAMAN


     

     

    Quand il m’arrive d’avoir l’âme en déroute, quand tout se bouscule dans ma tête, je me réfugie à l’époque où j’étais petite fille. Mes souvenirs sont flous comme de vieilles photos surannées, mais ta voix, maman, ta si jolie voix aux accents de ton pays d’Ukraine leur redonnent vie. C’est comme un rayon de soleil après l’orage, comme un baume de tendresse qui me parcourt, et m’emporte une soixantaine d’années en arrière. Alors, je lève les yeux vers cette étendue bleutée, et je te dis, chante pour moi, maman, oui chante pour moi.

     

    Je ferme les yeux, et je me laisse glisser dans cet espace qui n’est pas encore le ciel, et déjà quasiment plus la terre. Je suis entre deux mondes, entre tes bras, maman, et je n’ai d’yeux que pour toi, et d’oreilles que pour ta voix. Je suis si petite, si désorientée, mais tu es là pour me rassurer, pour me serrer contre ton cœur. Alors, je mets mes yeux dans les tiens, je tends vers toi mes mains, et je te dis dans un soupir, chante pour moi maman, chante pour moi.

     

    Je vois des lumières traverser son regard noisette, elle me sourit, et toutes mes peurs se dispersent dans le souffle du vent venu du fin fond des steppes. C’est la saison des semailles dans son beau pays d’Ukraine, les blés vont bientôt lever leurs têtes blondes vers le soleil, et se laisser caresser par le vent qui retourne dans la taïga. Elle n’avait que trois ans quand elle s’en est allée chasser de son pays par la révolution, ses souvenirs sont ceux que ses parents lui ont transmis. Mais elle a su leur donner des couleurs, et des mots, et je ne me lasse pas de l’entendre chanter pour me raconter son histoire. Chaque fois que mon âme dérive vers d’obscures contrées, je me tourne vers maman, et je lui dis chante pour moi, maman, oh ! Oui, chante encore pour moi.

     



    LE MONDE MERVEILLEUX ET MYSTERIEUX DE  BIANCA   Commentaire de guybody (15/02/2013 11:21) :

    bonjour votre blog est très beau tout ce qui y est dit est une vérité sans faille pour moi les larmes m on envahis a certains moments et la nostalgie du temps trops vite passer ma parcourus comme un eclair ! c est vrais que nous avons plus de souffrances et de peines dans la vie etnous pouvons bien souvent rien y changer et nous subissons sans voir réellement passer les choses j ai également en plus de cela une passions commune avec mon épouse c est l amour des animaux car plus je prend connaissances des vrais réalités de la vie plus je me ratache a mes animaux malgré la torture et le chagrin quand ils s en vont je crois en dieu et en tout les noms que l ont donne a notre dieu car pour moi il n y en a qu un qui est appellé par d autres nom dans d autres religions de ce fait je n ai pas peur de la mort car je sais que je retrouverai tous ceux que j aime famille et animaux là haut pour ne plus jamais être séparés et là jnous vivrons en paix pour l éternité tous ensemblent sans aucuns conflits si vous le desiré vous pouvez voir mon blog et vous comprendrez peut être mieux ma collère envers l humanité a bientôt je l espère bisous amicaux mon épouse et moi même mamy & papy guybody.vip-blog.com .

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    MORT ET RENAISSANCE

    27/09/2011 12:54

    MORT ET RENAISSANCE


    Paru en 2007 aux éditions EdilivreAparis, ce premier roman n'a pas connu un franc succès. Mais étant de celles qui ne renoncent jamais, je l'ai réécrit sous l'intitulé : NORMA JEANE ICI S'ACHÈVE TON CHEMIN. Il est actuellement chez un autre éditeur en attente de la décision du comité de lecture.

    C'est un roman fictionnel traitant du séjour de Marilyn dans les vastes avenues des Champs Élysée célestes. Elle rencontre des personnages hauts en couleur, chante, et danse pour eux, et les enchante comme elle nous a enchantés par sa beauté, ses traits d'esprit, et son charisme infini.






    DE LA PASSION A L’INDIGNATION

    27/09/2011 11:50

    DE LA PASSION A L’INDIGNATION


    ESSAI                                                                                                                                                                   

     

                       

     

             

     

     

            

     

     INTRODUCTION

     

     

     

     

    De Paris à Tel-Aviv, des mots naissent, vont et viennent et s'installent dans l'âme. Des mots soleil ou nostalgie, des mots colère parfois, des mots d'amour toujours ! Des coups de gueule faits à l’emporte-pièce devant la forfaiture d'une catégorie d'êtres humains persuadée d'être l'unique détenteur des richesses de ce monde ! Des mots blessures à fleur de peau qui font grandir ! Des mots clés qui ouvrent l’esprit, des phrases phares qui éclairent les nuits de l’âme. Des chuchotements anodins glissés à l’oreille des personnes pour qui le verbe partagé a une portée limitée. La joie quand les mots portent leurs fruits, et la tristesse quand ils se heurtent à l'égocentrisme des uns, et à l'indifférence des autres !

     






    HISTOIRE DU TEMPS PASSE

    27/09/2011 09:00

    HISTOIRE DU TEMPS PASSE


     

     

    Le temps d’un soupir, d’une larme furtive sur le visage d’un enfant, et pour une étoile celui de s’allumer, et de mourir dans l’indifférence du monde. Le temps qui est pressé parce qu’il n’a pas le temps de prendre son temps afin de pouvoir souffler un peu. Le temps qui se moque bien d’une petite fille qui espère gagner du temps afin de pouvoir parler à son père avant qu'il ne la quitte. Elle voudrait qu’il soit encore temps de remettre les pendules à l’heure du temps d’autrefois quand elles marquaient le temps-bonheur ! La grande aiguille des heures du temps passé s’affole, et chevauche la petite aiguille des minutes d’éternité, mais c’est peine perdue. L’espoir n’est pas au rendez-vous parce qu’il a d’autres chats à fouetter, et que ce qui est fait est fait ! Un jour un poète implora le temps de suspendre son vol, mais ce dernier ne prit pas le temps de l’exaucer, et il s’en fut à tire d’ailes. Il est temps de partir, de faire mes adieux à mon univers d’enfant parce qu’il est temps de continuer ma route. Je songe aux saisons à venir, aux étés flamboyants qui céderont la place aux automnes ocre, et rouille. C’en est fini de mes rires cristallins, de mes jeux osselets-marelles qui me menaient au ciel. Les dés sont jetés sur le tapis multicolore du temps passé. Je déserte la rue Pigalle, encore un dernier coup d’œil sur cet instantané de vie qui prend place dans l'album de ma mémoire, et tout est dit. Maman tenant nos petits paquetages d’une main, et de l’autre Jacques, marche d’un pas pressé. Je le regarde trottiner sans se poser de questions, et j’envie un peu son insouciance, et sa joie de vivre. Nous avons entamé les premiers mètres de la rue Fontaine, encore quelques coudées, et nous atteindrons le métro Notre-Dame-de-Lorette. Je ne suis plus que hurlements intérieurs, et ma petite voix me suggère de retourner chez moi. Juste quelques minutes, me dit-elle, le temps d’un dernier face à face avec ta vie. Alors, je joue mon va-tout, et dit à maman que je voudrais changer ma poupée contre un baigneur. Elle me regarde son beau, et si triste regard noisette, et voyant mon visage baigner de larmes, s’incline. Elle me donne la clé en me disant de faire vite parce que nous ne sommes pas en avance. Tu sais bien que mademoiselle Zernov nous attend à la gare d’Austerlitz, et il serait indécent d'arriver en retard. Je suis déjà loin quand elle finit sa phrase, j’ai des ailes, merci Bon Dieu pour ce répit d’adieu qui fera partie de ce que je n’oublierais jamais. Je suis de retour chez moi pour une poignée de minutes, et après avoir grimpé les trois étages, j’introduis la clé dans la serrure. Quand on la tourne, elle émet un petit bruit métallique, sa manière à elle de dire bonjour ou revoir, et dans quelques instants, exceptionnellement adieu. À cette époque j’ignorais l’adage qui disait que l'on se rendait compte de l’importance des choses que lorsqu’on les avait perdues ! Une fois à l'intérieur, l’effluve du parfum de maman, m’envahit à m’en faire perdre la tête. Je le respire à grandes goulées, m’en imprègne. Et comme tout ce que je ne veux pas oublier, je le fais mien, et le range à son tour dans le secret de ma mémoire. Puis je m’effondre sur le grand lit sur lequel j’ai passé tant de nuits où j’ai fait tant de rêves, et laisse échapper tout le poids de ma détresse. C’est la dernière chose que cette pièce qui n’est déjà plus la mienne emportera de moi elle qui avait recueilli mon premier cri neuf ans et demi plus tôt. Puis, je me relève, et parcours d’un long regard tout ce qui avait composé mon cadre de vie, mes grands bonheurs, et mes petits chagrins. Je les photographie de l’intérieur, les range dans un coin de ma tête afin de pouvoir les ressortir les jours de gros orages. Tout est joué ! Je referme la porte, et je rejoins maman, et Jacques qui m’attendent là où je les avais laissés. Elle me regarde en silence, scrute le moindre mouvement de mon visage qui lui indiquerait que je vais plus mal qu’elle ne le pense. Elle se dit qu’elle va glisser un ou deux mots à mademoiselle Zernov afin que l’on veillât sur moi un peu plus attentivement. Nous sommes arrivés au métro, et Jacques qui ne perd jamais une once de sa gentillesse me prend par la main et nous entreprenons notre descente aux enfers.

     






    COMPATIR SANS AGIR

    26/09/2011 12:45

    COMPATIR SANS AGIR


     

     

    Combien de temps encore allons-nous faire semblant de voir, et d’entendre seulement ce qui nous intéresse reléguant les famines, et autres maux dont souffre l’humanité ? Oh ! Nous compatissons lorsque nous avons le ventre plein, et que nous entendons parler des autres, de ceux qui meurent de faim, de ceux qui manquent d’amour. Allons-nous continuer à devenir sourds, et aveugles chaque fois qu’un enfant meurt de faim, de désamour, d’indifférence ? Ne serait-il pas temps de nous demander si chaque femme brutalisée, dupée, violée aujourd'hui n'est pas celle que nous serons demain ? La solitude dans laquelle meurent nos ainés, et le déni du rôle qu'ils ont joué dans nos vies ne comptent-ils pas pour chacun d’entre nous ? N’avons-nous pas été leurs enfants, leurs petits-enfants, et ne serons-nous pas à notre tour également courbés sous le faix de la vie un jour  ? Quand une guerre éclate, qu’un conflit se cristallise, ne sommes-nous pas concernés par notre filiation humaine  ? Les frontières sont des sas créés par les hommes, alors pourquoi n’en feraient-ils pas des portes ouvertes sur l’univers, et non des entraves à la communication entre les hommes ? Quand donc aurons-nous le courage de sonder en notre âme et  conscience ce que nous sommes devenus  ? Quand donc allons-nous faire le bilan de nos manquements qui nous relèguent nous aussi au rang de sous-hommes ? Je ne le sais pas, mais cela ne m'empêchera pas de crier haut, et fort que je suis également cet enfant aux yeux exorbités de souffrance, et au ventre ballonné par la faim ! Que je suis aussi cette femme excisée, humiliée, ou ce vieillard abandonné, renié, marchant à petits pas compté vers les rives de l’au-delà ! Le cœur ne connait aucune nationalité, alors je suis aussi Serbe, et Kosovare, Arabe et juive, jaune, et noire avec un zeste de blanc, et pour résumé arc-en-ciel ! Qu’importe si je prie dans une église ou dans une mosquée, dans une synagogue ou tout simplement là où je me trouve ! Cela fait-il de moi quelqu’un de différent qu’il faut exterminer ? Comment ne pas éprouver la douleur d’un enfant, d’un homme qui saute sur une mine sans se dire, et si c’était moi ou mon enfant. 

     

     

    C’est de toi, de lui, de nous tous que je parle, de cette formidable chaine qui a pour nom humanité ! Que faisons-nous pour que notre planète, notre monde prospèrent non pas au profit d’une minorité, mais à celui de l’univers ? N’oublions pas, que nous le voulions ou non, que la terre est le seul endroit dans lequel l’homme peut vivre. Alors pourquoi les mieux, et les plus nantis ne prendraient-ils pas en compte les plus vulnérables, les laisser pour compte, dans le partage des biens de ce monde  ? La question est posée depuis la nuit des temps, mais personne encore n’a pris le temps de chercher la réponse.

     






    LA VERDIERE

    26/09/2011 12:27

    LA VERDIERE


     

     

    Je me souviens de cette grande maison de briques rose surplombant une pelouse qui descendait en pente douce jusqu’au jardin potager. Parallèlement au portail se tenait entre une table taillée dans la pierre provenant probablement de la carrière voisine. Entourée par deux bancs, elle semblait vous inviter à un goûter champêtre. C’était, en vérité, une bien belle demeure à qui les siècles avaient donné un lustre de sérénité, et qui ravissait le cœur de mademoiselle Zernov. Le jour ou Jacques, et moi, installés à l’arrière de sa deux-chevaux brinquebalante arrivâmes, elle nous ouvrit la porte avec ostentation, un petit sourire aux lèvres. Cette propriété sur laquelle elle avait les pleins pouvoirs faisait ressortir la chaleur humaine qu’elle se gardait bien d’extérioriser. Oh ! Bien sûr, je ne me suis pas aperçue tout de suite de ce point de sa personnalité, mes préoccupations étant d’un tout autre ordre. Contrairement à elle, je détestais tout ce que voyais, elle y compris. Tous les châteaux du monde n’auraient pu remplacer le foyer que Jacques, et moi venions de quitter, et je resterais relier à lui corps, et âme. Une toute petite maison pleine d’amour ne pouvait être remplacée par une grande remplie de vie, certes, mais à qui il manquerait toujours pour chacun de nous la présence parentale. Une fois sortis de la voiture, mademoiselle Zernov ouvrit la marche, et Jacques, et moi la suivîmes en trottinant. Toujours dans le même ordre, nous gravissions les marches du perron quand il me sembla entendre ces dernières ricaner. La douleur est parfois sujette à quelques bizarreries, dont celle de prêter une voix à des marches de pierre. Surprise, je ralentis légèrement mon allure, et tendis l’oreille, et voici ce que je crus entendre :

     

    " Soyez les bienvenus au royaume du désespoir, mes chers petits. Vous allez entrer dans une grande salle pleine de jeunes filles rieuses, mais ne vous fier pas aux apparences, le rire est parfois le meilleur moyen de ne pas pleurer. Longue vie à La Verdière ! "

     

    C’est sur ce dernier mot articulé par des marches en pierre que nous pénétrâmes dans la grande salle où se tenait un groupe de jeunes filles.

     

     Toutes uniformément vêtues d’une robe en feutrine bleue, elles se tenaient sur le côté gauche d’un piano sur lequel un vieil homme aux mains noueuses jouait. Elles répétaient les chants liturgiques pour la célébration des fêtes de Pâques selon le rite orthodoxe. À notre arrivée, elles se turent, et le vieil homme qui tournait le dos à la porte fit entendre encore quelques notes avant de se retourner. Quand il vit mademoiselle Zernov, il se leva de son siège comme mû par un ressort, et vint lui baiser la main. C’était la première fois que je voyais ce genre de salut, et pendant un bref instant je crus être dans un asile d’aliénés. La répétition était terminée, les jeunes filles firent cercle autour de Jacques, et moi, et tous sourires dehors elles nous inspectèrent de la tête aux pieds. Retenant mes larmes à grand-peine, mon baigneur serré contre mon cœur, et la main de Jacques dans la mienne, nous restâmes impassibles. Après nous avoir présentés, mademoiselle Zernov s’était rendue dans le bureau de la sous-directrice, et le vieil homme dont on avait plus besoin s’en était allé. Les deux femmes nous rejoignîmes, et mademoiselle Zernov fit à nouveau les présentations. La sous-directrice était plus jeune, et plus chaleureuse que cette dernière, mais j’étais bien décidée à ne pas me laisser amadouer par quiconque vivant sous ce toit. Maya, une des grandes filles fut désignée pour me montrer ma chambre, et me faire visiter la maison. J’allais la suivre sans lâcher la main de Jacques, mais mademoiselle Zernov me dit :

     

    " Irina (La Verdière étant la représentation de la sainte Russie, Irène était devenue Irina, et Jacques Yacha), ici, c’est la maison des tout petits, et Yacha qui va aller à l’école va vivre Au Vieux Logis avec les autres garçons. "

     

    Je repensais à ce que les marches du perron m’avaient dit ou tout du moins à ce que j’avais cru entendre, et les sanglots que je retenais depuis si longtemps fusèrent. Maya se détacha du groupe, et me prenant par la main m’entraina vers les escaliers. Je me retournais vers Jacques, mais le cercle des filles s’était déjà refermé sur lui, et je m’accrochais de toutes mes forces à mon baigneur. Maya me montra ma chambre, puis elle s’arrêta devant une pièce occuper par une vieille dame qui l’interpella, nous rentrâmes. Celle-ci était assise sur un fauteuil roulant, et nous fit signe d’approcher, puis s’adressant à Maya en russe, elles échangèrent quelques mots. Ensuite, elle s’adressa à moi, mais comme je ne pus lui répondre elle me foudroya du regard, prenant alors mes jambes à mon cou je courus vers les escaliers.

     

    Maya aux trousses, je déboulais dans la grande salle, et me frayant un passage dans le cercle, je rejoignis Jacques sous le regard étonné de l’assistance. Mademoiselle Zernov surprise demanda à mon guide ce qui s’était passé qui me mettait dans un tel état, et lorsque Maya lui eut raconté les faits, elle resta silencieuse. Puis regardant l’heure, elle me dit qu’il était temps pour Jacques de découvrir son nouveau lieu de vie. Mais, ajouta-t-elle, ne sois pas inquiète, ce n’est qu’à une dizaine de minutes d’ici, et comme c’est les vacances, tu pourras le voir tous les jours.

     

    Soixante ans se sont écoulés depuis, mais je me souviens de cette première journée de pensionnaire comme si je venais juste de la vivre. Les souvenirs gravés dans ma mémoire ont gardé toute leur puissance, et il me suffit de fermer les yeux pour m’y retrouver encore, et toujours. Je ne sais pas si j’ai fini par accepter ce retournement de situation qui avait fait d’une petite fille heureuse au sein de sa famille une pensionnaire à plein temps pour les six années à venir. Ce fut une période charnière de mon existence, et là où Micheline s’était enfuie, moi je ne demandais qu’à y retourner. Mais aussi fort que fût l’amour que se portaient mes parents, il était bien trop endommagé pour avoir la moindre chance de repartir sur de nouvelles bases. Ma vie en fut bouleversée, mais me rendit plus forte pour continuer ma route, et me donner les moyens de panser mes plaies en la racontant.

     

    Pour mémoire : La vieille dame en chaise roulante était la mère de l’éducatrice du groupe des moyennes auquel je fus rattachée.

     






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