Combien de temps encore allons-nous faire semblant de voir, et d’entendre seulement ce qui nous intéresse reléguant les famines, et autres maux dont souffre l’humanité ? Oh ! Nous compatissons lorsque nous avons le ventre plein, et que nous entendons parler des autres, de ceux qui meurent de faim, de ceux qui manquent d’amour. Allons-nous continuer à devenir sourds, et aveugles chaque fois qu’un enfant meurt de faim, de désamour, d’indifférence ? Ne serait-il pas temps de nous demander si chaque femme brutalisée, dupée, violée aujourd'hui n'est pas celle que nous serons demain ? La solitude dans laquelle meurent nos ainés, et le déni du rôle qu'ils ont joué dans nos vies ne comptent-ils pas pour chacun d’entre nous ? N’avons-nous pas été leurs enfants, leurs petits-enfants, et ne serons-nous pas à notre tour également courbés sous le faix de la vie un jour ? Quand une guerre éclate, qu’un conflit se cristallise, ne sommes-nous pas concernés par notre filiation humaine ? Les frontières sont des sas créés par les hommes, alors pourquoi n’en feraient-ils pas des portes ouvertes sur l’univers, et non des entraves à la communication entre les hommes ? Quand donc aurons-nous le courage de sonder en notre âme et conscience ce que nous sommes devenus ? Quand donc allons-nous faire le bilan de nos manquements qui nous relèguent nous aussi au rang de sous-hommes ? Je ne le sais pas, mais cela ne m'empêchera pas de crier haut, et fort que je suis également cet enfant aux yeux exorbités de souffrance, et au ventre ballonné par la faim ! Que je suis aussi cette femme excisée, humiliée, ou ce vieillard abandonné, renié, marchant à petits pas compté vers les rives de l’au-delà ! Le cœur ne connait aucune nationalité, alors je suis aussi Serbe, et Kosovare, Arabe et juive, jaune, et noire avec un zeste de blanc, et pour résumé arc-en-ciel ! Qu’importe si je prie dans une église ou dans une mosquée, dans une synagogue ou tout simplement là où je me trouve ! Cela fait-il de moi quelqu’un de différent qu’il faut exterminer ? Comment ne pas éprouver la douleur d’un enfant, d’un homme qui saute sur une mine sans se dire, et si c’était moi ou mon enfant.
C’est de toi, de lui, de nous tous que je parle, de cette formidable chaine qui a pour nom humanité ! Que faisons-nous pour que notre planète, notre monde prospèrent non pas au profit d’une minorité, mais à celui de l’univers ? N’oublions pas, que nous le voulions ou non, que la terre est le seul endroit dans lequel l’homme peut vivre. Alors pourquoi les mieux, et les plus nantis ne prendraient-ils pas en compte les plus vulnérables, les laisser pour compte, dans le partage des biens de ce monde ? La question est posée depuis la nuit des temps, mais personne encore n’a pris le temps de chercher la réponse.