Où es-tu mon petit prince oiseau bonheur,
As-tu refait ton nid ailleurs ?
Sur une autre galaxie,
Dans une autre vie ?
Je suis l'aveugle qui voit avec son cœur,
Qui lutte contre l’oubli, contre le temps qui se meurt.
Je suis celle qui entend du bout des doigts,
Qui invente des mots seulement pour toi.
J'ai marché sur les routes solaires,
Ai été à ta rencontre sur les chemins lunaires,
Fais partie de tes rêves, de ta réalité aussi.
Souviens-toi, aimé, je comptais dans ta vie.
Je t’ai chanté sur le piano de mes nuits solitaires,
Je t’ai inventé parfois, recréée souvent
Mais jamais n’ai pu oublier ton nom que chante le vent.
Lorsqu’au lever du jour j’ouvrais les yeux sur ton absence
Je reprenais ma quête d’amour afin d’éviter la désespérance.
Puis par un soir de pleine lune, louve je suis alors devenue,
Et face à elle, j’ai hurlé ton nom jusqu’au fin fond des nues.
Penses-tu encore à moi, l’aveugle qui voit avec son cœur,
Qui entend du bout des doigts les mots bonheur,
Les phrases lumières qui épanouissent l’esprit,
Et deviennent des phares éclairant la nuit.
Reviens-moi, mon oiseau de nuit dans une troupe d’acteurs.
Mon petit prince oiseau bonheur.
Je t’attends dans le bruit de ma vie,
Mais aussi dans le silence de mes nuits.
Allons jusqu’au bout de notre chemin
Comme autrefois, main dans la main.
Retraversons Paris jusqu’au pont Mirabeau,
Et bien installés écoutons chanter son eau.
Retrouvons Guillaume Apollinaire, ce poète que tu aimais tant
Et avec lui, regardons couler la Seine, et avec elle le temps.