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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.

VIP-Blog de maurina
nathalie.elkine@sfr.fr

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  • Créé le : 21/09/2011 19:05
    Modifié : 21/05/2013 11:34

    Fille (71 ans)
    Origine : FRANCE
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    À MON PETIT FRÈRE ROBERT

    26/09/2011 10:53

     À MON PETIT FRÈRE ROBERT


     

     

    Ce que je vais vous raconter se déroula lors d'un de ces indescriptibles jours, un de ces impondérables demain ! Dans une salle d’hôpital, un petit berceau de fer-blanc équipé d’une tente à oxygène. Sous ce dôme de plastique, un tout petit enfant de huit mois qui lutte contre la maladie. Il s’appelle Robert, mais nous le surnommons Bob, sans doute en souvenir des libérateurs américains pour qui ma mère avait une grande reconnaissance. Il faut dire que nous étions en mille neuf cent quarante-huit, trois ans seulement après la signature de l’armistice. C’est la mise à l’épreuve de la mort, la vie mise en péril par la maladie narquoise qui vous laisse entendre qu'elle qu’à ce jeu elle est toujours gagnante. C’était le combat d’un tout petit garçon resplendissant de vie quelques heures plus tôt, c’était l’ombre de la mort qui planait au-dessus du berceau de fer-blanc ! Mes parents avaient traversé la guerre en funambules sur le fil de la vie, sur celui de la mort ! La vie avait été de notre côté, et nous sortîmes indemnes de ce cauchemar ! C’était si réconfortant que nous avions replongé à corps perdu dans la vie, et l’avions célébré en accueillant Jacques, et Robert parmi nous. Deux magnifiques petits garçons roses, et ronds à qui tout semblait sourire. Mais le bonheur n’est pas un dû, il a un prix correspondant à ce qu’il nous donne ! Pour six vies offertes, il allait en reprendre une, et anéantir notre famille. Certes, notre existence partagée entre vaches grasses, et maigres n’est pas au summum de la joie, mais c’est probablement notre karma, celui que nous avons créé de toutes pièces lors de nos précédents voyages. Alors, nous faisons avec lui sans nous plaindre jusqu'au moment où de six nous passons à cinq. Le vent tournait, la boussole de notre existence perdait le nord, et plus jamais ne le retrouverait ! À l’hôpital Lariboisière, un petit garçon de huit mois respire par l'intermédiaire d'un tuyau rempli d’oxygène parce que ses poumons affaiblis n’assurent plus leur rôle. Une petite fille de six ans passe la majeure partie de son temps auprès de lui, elle est là pour tous les autres qui ne le peuvent. Elle ne pense pas à la mort parce qu'elle ignore sa signification, mais la maladie elle connait, et pour la première fois elle rend grâce à celle qui lui permet d’être là.

     

    Alors, même si pour Robert la situation est plus compliquée, elle reste confiante, et l’imagine babillant dans son beau landau anglais sous le regard attendri de leur mère. Elle lui dit de ne pas s’inquiéter parce qu’il allait bientôt rentrer à la maison ! Il lui sourit comme s’il comprenait ce qu’elle lui dit, et tend ses petits bras vers elle, vers ce toit en matière plastique qui les sépare. Puis un jour elle le voit partir ! Des infirmières poussent son berceau hors de la salle tout en la rassurant afin d'effacer la peur qu'elles lisent au fond de ses yeux. C’est la première fois depuis qu’ils sont hospitalisés qu’ils sont séparés, et elle veut le retenir encore un peu, juste un tout petit moment. Mais les infirmières continuent de lui arracher le cœur en l’entrainant vers la sortie, vers le bloc opératoire. Alors, elle tend ses bras vers lui, elle le rassure, lui dit à tout à l’heure Robert, et il lui sourit, il lui fait des signes de la main. Elle reste devant l’entrée, le suit des yeux jusqu’à ce que la porte de l’ascenseur se referme sur lui. En regagnant son lit, elle jette un œil sur cet emplacement vide, et dit, revient vite, mon petit frère, je t’attends. Mais le temps passe sans qu’il réapparaisse, les infirmières vont, et viennent, mais aucune d’elle ne ramène Robert, elles ont tant d’autres préoccupations. Mais lorsque leurs regards croisent le sien, ils se font compatissants. La petite fille ignore depuis combien de temps Robert est parti, à six ans on ne sait pas encore lire l’heure, et puis d’ailleurs il n’y a pas d’horloge dans la salle. Mais lorsqu’elle voit qu’on met un lit à la place du berceau de Robert, elle s’inquiète, et questionne les infirmières. Certaines lui disent qu’elles ne savent pas où son petit frère se trouve, d’autres qu’il est en train de se reposer dans une chambre. Je veux seulement aller le voir, et ne ferais pas de bruit, s’il vous plaît, dites-moi où il est. Tu ne peux pas aller le voir, Irène, mais c’est bientôt l’heure des visites, et je suis sûre que ton papa saura te rassurer. Alors, elle attend que son papa vienne, et la rassure, c’est tout ce qui lui reste à faire, et elle se remet en position de guet dévisageant chaque parent. Lorsque sa silhouette s’encadre dans l’entrée, son cœur bat plus vite, enfin elle va savoir où est Robert, et tout rentrera dans l’ordre. Lorsqu’il est auprès d’elle, il la serre contre son cœur plus longtemps que d’habitude, et elle se sent si bien qu’elle pourrait rester dans ses bras toute sa vie. Mais lorsqu’il desserre son étreinte, et qu’elle le regarde, elle comprend que quelque chose de grave est arrivé. C’est dans ses yeux qu’elle voit les premiers signes de détresse parce que les petites lumières de qui s’y trouve sont moins brillantes que d’habitude.

     

     

    Puis elle voit le brassard noir qui entoure la manche gauche de son veston, et elle lui demande pourquoi il a mis ce ruban à son bras. Il s’attendait bien sûr à ce qu’elle lui pose cette question, et la rassure, et changeant de conversation lui parle de sa sortie. Je viendrais te chercher demain matin, maman, Micheline, et Jacques ont hâte de te revoir. Et Robert aussi, j’en suis sûre, lui répondit la petite fille. Il ne sait pas encore parler, mais quand il est content il bouge ses pieds, et ses jambes, et il rit. Son père l’écoute le cœur serré, et se contente de la regarder en silence. Le lendemain matin, après avoir déjeuné, et s’être laissé débarbouiller par une infirmière, elle s’habille, et pour la dernière fois guette l’arrivée de son père. Dès qu’elle le voit, elle court à sa rencontre, et se jette dans ses bras, elle est si heureuse de rentrer à la maison. Lorsqu’ils arrivent, la porte à peine ouverte elle se réfugie dans les bras de sa mère qui la retient un peu plus longtemps que d’habitude. Jacques aussi lui souhaite la bienvenue, il est content de retrouver sa compagne de jeu. Son père est resté près de la porte, il les regarde tous avec tendresse, mais il sait que ce qui va suivre sera un moment très difficile pour tout le monde. Les bras de sa mère à peine desserrés, la petite fille court vers le landau, se hausse sur la pointe des pieds, et reste pantoise, Robert n’est pas là ! Retombant sur ses pieds, elle regarde sur le grand lit, et sur le divan, mais là encore c’est la même chose, le vide. Alors, elle interroge sa mère, et ce qu’elle lit dans ses yeux est semblable à ce qu’elle avait vu dans ceux de son père. Une terrifiante douleur, un chagrin incompressible devant l’absence du tout petit, du dernier né. Jacques ne rit plus, il compatit à son chagrin, et il sait ce que leur mère va lui dire pour la rassurer. Son père regarde l’heure, et dit qu’il doit aller travailler, il esquisse un sourire qui se veut rassurant, et sort. La porte à peine refermée, sa mère l'installe sur le divan, prend une grande inspiration, et cherchant les mots qui rassurent elle lui raconte une belle histoire :

     

    " Robert était très malade, tu sais, et encore si petit pour supporter les deux maladies qui étaient dans sa tête. Les docteurs on fait tout ce qu’ils ont pu pour le guérir, mais ils n’y sont pas arrivés. Alors, l'ange qui se tenait à côté de Robert leur a dit que ce n’était pas de leur faute si Robert ne se réveillait pas. Sa place au paradis des enfants est prête, leur a-t-il dit, là-bas les enfants ne sont jamais malades, et ils s’amusent beaucoup avec les autres angelots. Ensuite, il a pris Robert dans ses bras, a ouvert ses ailes, et tous les deux ont rejoint le ciel.

     

    – Où se trouve le paradis des enfants maman ?

     

    – Quelque part, dans les nuages là où tout est calme comme dans un rêve d'enfant ! Notre Petit prince est parti pour toujours parce qu'il est trop fatigué pour rentrer à la maison. Mais toi, Irène, tu dois retrouver ta bonne humeur de petite fille, la tristesse c’est seulement pour les grandes personnes. Tu comprends ma chérie ? " 

     

    Pour toute réponse la petite fille se contenta de lever les yeux vers le ciel cherchant à apercevoir le berceau de nuage où Robert se trouvait. Mais il y en avait tant qu'il lui fût impossible de savoir sur lequel son petit frère se trouvait. Sa mère comprenant son désappointement lui dit lors :

     

    "Irène, d’ici tu ne peux pas voir Robert, mais chaque fois que tu lèveras la tête, et qu’un tout petit nuage traversera le ciel, alors tu sauras que Robert se trouve sur l’un d’eux".

     

    Le décès de son petit frère fut la première approche de la mort ! Il lui faudra grandir de quelques années encore avant de comprendre que les anges, et les nuages n’avaient rien de commun avec elle !

     

     






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