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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.

VIP-Blog de maurina
nathalie.elkine@sfr.fr

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  • Créé le : 21/09/2011 19:05
    Modifié : 21/05/2013 11:34

    Fille (71 ans)
    Origine : FRANCE
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    A NOUS DEUX LA VIE

    25/09/2011 14:21

    A NOUS DEUX LA VIE


     

     

    C’est ce que je me suis dit quand j’ai ouvert les yeux sur elle, et que je l’ai vue plus grimaçante que souriante   que souriante. Je n’avais quand même pas passé neuf longs mois dans les abysses maternels sans savoir ce qui m’attendait à la sortie. Mes deux premiers mois je me suis appliquée à devenir un fœtus qui ressemblerait à cette drôle de chose désignée sous le qualificatif d’être humain. Je ne savais ni ce que cela signifiait, ni ce que cela impliquait, mais n’avais-je le choix ? Puis au cours de ma progression, j’ai reçu plein de signaux qu’il m’a fallu décrypter sans l’aide de qui que ce soit, c’était marche ou crève. Là, par contre j’avais le choix, et j’ai fait celui de marcher parce que j’avais quelques idées en tête que je ne pouvais pas laisser passer. Jour après jour,  j’ai laissé mes petites cellules faire leur boulot, après tout, chacun a sa croix ou son bonheur en charge. M’en remettant selon mon état d’esprit à l’un ou à l’autre, je suis devenue d’heure en heure plus structurée, vous voyez ce que je veux dire. J’avais des bras, et des jambes qui s’agitaient dans tous les sens, une tête aussi ronde qu’une nuit de pleine lune, et au milieu un corps tenu en respect par un cordon. C’était par lui que maman me nourrissait, et me transmettait souvent à son insu quelques informations sur ce qui se passait à l’extérieur. Mon approche du monde étant restreinte, j’avais un peu de mal à réaliser ce qui la mettait dans un tel état de stress. N’étant pas en mesure de lui venir en aide, j’ai eu plus d’une fois envie de revenir sur mes pas, mais on ne badine pas avec son karma. Les dés étaient jetés, et il allait me falloir parcourir un long chemin avec au fond de l’âme cette portion de vie intra-utérin. Puis vint le jour, et l’heure de me mettre en route, de commencer mon hallucinante descente vers le monde des hommes. Je dois reconnaître que je fus prise de vertige, et de fébrilité suite à une météo qui serait passée de temps calme à avis de tempête sans crier gare. J’avais beau hisser les voiles, et m’accrocher au cordon pour ne pas me retrouver la tête en bas, rien n’y faisait, j’étais irrésistiblement délogée de mon habitat, et entrainé vers la sortie. J’étais presque arrivée non sans mal au point crucial qui séparait le dedans du dehors quand sans savoir comment je me retrouvais prisonnière du cordon. De nourricier il était passa à étrangleur, et je cru bien ma dernière heure arrivée. J’en étais là de mes déductions morbides quand je me retrouvais brusquement attirée hors des abysses par deux puissantes mains qui me délivrèrent. Je n’étais plus qu’à un doigt de m’en retourner sur mon étoile quand je chavirais une fois encore. En une fraction de seconde, je me retrouvais pieds en l’air, et tête en bas avec en prime ma première, et retentissante fessée. Je fus si indignée que je poussais un  retentissant hurlement d’indignation aussitôt réprimé par la sage-femme de l’ombre, madame Shpalienski. Je pensais en avoir appris suffisamment sur le monde durant ces neuf mois de cohabitations maternelles, mais j’étais loin du compte. J’avais probablement alerté tout le quartier de mon arrivée, mais par bonheur aucun de ces méchants dont on avait tout à craindre ne vinrent frapper à notre porte. J’étais déjà une forte en gueule même si je temporiserais durant quelques années avant de l’ouvrir à nouveau. Le premier chapitre de mon histoire était clos, et j’attaquais le second tambour battant. Celui-ci fut écrit en neuf ans et demi comme une symphonie bonheur pour se terminer en une longue, et douloureuse descente aux enfers. L’éclatement de mes structures familiales firent de moi un petit canard boiteux qui essaya de retrouver son équilibre pendant des années. Le troisième chapitre s’inscrivit non pas en lettres de feu, mais en torrents de larmes. Tout mon environnement aurait pu s’y noyer, mais la seule qui s’y perdit, ce fut moi. J’appris à ramer sur l’océan de mes larmes, et j’atteignis les rives de l’adolescence aussi désorientée qu’au premier jour de ma vie. J’étais pourtant entourée d’adultes sensés m’aider à progresser, mais mes difficultés existentielles étaient telles qu’ils ne surent en venir à bout. Le quatrième chapitre de ma vie s’installa non moins tourmenté, et désespéré pour mon entourage, et pour moi. La crise que l’on attribue aux adolescents fut en ce qui me concerna un long, et douloureux passage à vide. Plus une petite fille, et pas encore une femme je naviguais entre l’une, et l’autre sans pouvoir me situer, sans savoir avec laquelle des deux je devais continuer ma route. Ce fut une période de grand désarroi dans laquelle mon regard erra entre terre, et ciel à la recherche d’une réponse. Celle-ci me vint sous la forme d’une rencontre inattendue, mais qui m’aida à prendre conscience de mon identité. Elle remit les horloges de mon existence à l’heure, et m’aida à ranger les photos de l’adolescente boutonneuse dans l’album du passé. Grâce à elle, il me fut permis de faire mes premiers pas vers l’indépendance bien que ce ne fut pas sans dommages. Elle fut pour moi la guide dont j’avais besoin, et fit ce qu’aucune des personnes qui m’avaient eue en charge n’avait réussi à faire. J’inscrivis le numéro cinq à l’histoire de ma vie, et fonçais tête baissée dans la découverte du monde des adultes. Ce fut un apprentissage à risques, et bien souvent périlleux, mais j’eus raison des embûches qui avaient jalonné mon parcours, et en tirais une ardeur nouvelle. Puis, il y eut une parenthèse, une apparition surgie du fond de mes rêves les plus fous, un miracle fait homme qui m’apporta la sérénité dont j’avais tant besoin. Il était celui dont j’aurais besoin pour grandir intellectuellement, pour me trouver. Il m’apprit à appréhender la vie non pas comme quelque chose que l’on ne peut éviter, mais comme un bonheur sans cesse renouvelé. J’aurais voulu le garder contre mon cœur, ne jamais avoir à dénouer mes bras de lui, et le suivre partout où il aurait été. Mais cela n’était pas inscrit dans nos chemins de vie, et à deux reprises je dus le laisser partir, et me laisser intérieurement mourir. Mais avec l’âge, et avec tout ce qu’il m’avait transmis, je retrouvais la force, et la joie de continuer mon chemin en attendant son retour. La vie devint une quête spirituelle qui devait aboutir sur une meilleure compréhension des choses, et des êtres. J’essayais de retrouver un peu de moi dans les autres, et de transmettre un peu de moi aux autres. Je ne sais pas si cela améliore la qualité de mes prochains voyages, mais je l’espère. La saison hivernale de mon voyage étant arrivée avec la sagesse dans mes bagages, j’ai pris le temps de la réflexion. J’ai réalisé que les véritables barrières qui séparent les hommes sont celles que nous mettons souvent involontairement, et non celles que nous croyons êtres. Il suffit de mettre à profit tout ce qu’un jour on a reçu en échange de ce que l’on a donné pour grandir spirituellement. Quarante-neuf ans après, mon alter ego est toujours aussi près de moi que lors de notre cheminement commun.

     

    La vie est pleine de surprises bonnes ou funestes, mais ce n’est jamais sans raison, et nous devons apprendre à en décoder les signaux si nous voulons avancer vers la lumière.

     






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