Jours de détresse où tout galère, rien ne va plus, les jeux sont faits ! La pluie se heurte contre les parois de mon cœur, donne du flou à mes sentiments, fait vaciller mes souvenirs, ombres fantomatiques du passé. Jour après jour tout recommence, la vie à la dérive, les rêves à ne plus savoir qu’en faire, les chimères nées des océans qui nous séparent. Un beau matin, je me réveille sous le charme psychédélique des retrouvailles, et je m’y accroche de toutes mes forces pour ne pas sombrer. Mon cœur s’emballe, je me fais mille promesses inventées dans la minute, dans la précipitation de l’instant si fragile qu’il peut à tout moment m’abandonner. Alors, je repense à Cythère ou à tout autre paradis où il n’y aurait eu que nous, et le chant des vagues venant se briser à nos pieds. Puis je réalise que je divague, que notre île n’existe que dans mon imagination, dans le besoin d’être avec toi, quelque part, n’importe où. Alors, je te cherche dans le bleu de l’azur, dans la paisible mouvance des nuages, à l’horizon où la terre, et le ciel se rejoignent. Quand bien même devrais-je te chercher dans d’autres mondes invisibles ou lointaines contrées encore inexplorées, je le ferais. Je t’appellerais de tous mes vœux, de toutes mes forces, et je graverais à tout jamais ton nom dans la chanson du vent, et dans chaque goutte de pluie. Si ma dernière heure venue il me fallait fermer les yeux sans t’avoir revu, sache que je te rechercherais éternellement Smaïl, mon lancinant amour, mon âme sœur. Vie après vie je frapperais à toutes les portes jusqu’à trouver celle derrière laquelle tu es. Je crierais ton nom jusqu’à en perdre le souffle, te chanterais avec mes mots que tu aimais tant, te réinventerais chaque jour au fil du temps, au fil de l’eau ou des nuages. Je te chercherais dans chaque homme, dans chaque sourire, dans les silences des nuits, et le brouhaha des jours. Je te retrouverais même dans des milliers d’années, et tout recommencera comme aux premiers jours du monde lorsque l’homme s’appelait Adam, et sa compagne Ève.