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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.

VIP-Blog de maurina
nathalie.elkine@sfr.fr

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  • Créé le : 21/09/2011 19:05
    Modifié : 21/05/2013 11:34

    Fille (71 ans)
    Origine : FRANCE
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    LES MARELLES DE MON ENFANCE

    23/09/2011 13:08

    LES MARELLES DE MON ENFANCE


     

     

    Le temps a passé, et avec lui s'en sont allées les marelles de mon enfance tracée d’une craie maladroite sur le trottoir de la rue de La Rochefoucauld. Mais elles sont restées à tout jamais gravées dans ma mémoire, témoins d'un bonheur suranné, et bien trop fragile ! Jour après jour nous les redessinions parallèlement au numéro cinquante-neuf de la rue Pigalle de manière à ce que ma mère puisse nous surveiller mon petit frère, et moi. Je vivais entourée de ma famille dans un espace vital d'environ six ou sept mètres carrés, mais pour moi c'était suffisant pour que je m'y sente en sécurité. J’y avais vécu juste le temps d’être assez haute pour ouvrir la porte toute seule, et aussi pour la refermer à tout jamais derrière moi. À cette époque bénie soit elle, j'avais l'âme d'un moineau, et l'insouciance qui seyait à mon jeune âge. Nous sommes en mille neuf cent cinquante, j’ai huit ans et depuis que ma grande sœur nous a quittés je suis devenue l’ainée. À présent, c’est moi qui seconde ma mère dans les menues choses du quotidien, et qui prends soin de mon petit frère quand elle est occupée à d’autres tâches. Deux ans plus tôt, notre famille avait connu son premier drame avec le départ de Robert, le benjamin. Il n’avait que huit mois quand il tomba malade, et qu’un ange vint le chercher à l’hôpital pour l’emmener au paradis des enfants. C’est en tout cas ce que ma mère m’avait dit afin de m'expliquer son absence. Je me suis efforcée d’y ajouter foi aussi longtemps que possible bien que parfois il m’arriva d’en douter étant donné l’immatérialité des anges. Je n’en avais jamais vu pour de vrai, et j’avais du mal à faire la jonction entre mon petit frère que j’avais tenu dans mes bras, et eux. J’ai donc continué à aller, et venir de la terre au ciel sur les marelles de mon enfance, mais il ne fut jamais donné d’en rencontrer. Enfin ! C’est ce que je croyais n'étant pas en mesure de les visualiser. Puis un matin, je me suis réveillée, et j’étais devenue une grande qui ne jouait plus à la marelle ailleurs que dans sa tête. J’avais de plus en plus de préoccupations qui n’avaient plus rien à voir avec le ciel, et sans m’en rendre compte j’ai laissé Robert glisser sur son petit nuage. Je l’ai laissé partir à contrecœur, à contrecourant de cette belle histoire que m’avait racontée ma mère. Je n’avais toujours pas vu d’anges ailleurs que sur les vitraux des églises, mais j’avais appris la signification du mot mort. Inconsciemment, la vieille dame un peu tourmentée s'efface pour laisser la place à la petite fille insouciante des jours bonheur ! Alors, je lève les yeux là où elle se tenait, mais je ne vois que deux fenêtres closes. Où es-tu ma si jolie maman autour de qui tourna toute une partie de mon existence, la plus belle, celle qui me fait le plus défaut. Je ne la vois pas, je ne la vois plus, et pourtant je sais qu’elle est toujours là parce qu'elle aimait tellement regarder ce qui se passait dans sa rue, dans son quartier. Le temps des marelles est révolu, et aujourd'hui les enfants jouent à des jeux électroniques ce qui évite aux mamans de les surveiller de leurs fenêtres. Ainsi va la vie, trois petits tours sur la marelle du temps passé, du temps à venir, et sur des souvenirs tombés en désuétudes. Mes parents s’en sont allés rejoindre leur enfant dernier-né qui les avait précédés bien trop tôt, et bien trop vite. Moi, je suis restée pour écrire leur histoire afin que leur mémoire ne tombe jamais dans l’oubli.

     






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