Qui se souvient encore des enfants d’Éthiopie ? Ont-ils seulement laissé la moindre trace de leurs souffrances dans nos mémoires ? Auront-ils un jour droit à une page dans nos livres d’histoire, dans l’encyclopédie universelle afin que quelques-uns parmi nous se souviennent ? Qui se souvient de ces prises de vues montrant des enfants aux ventres ballonnés, aux yeux grands ouverts sur les portes de l’enfer ? Aucun d’eux n’a eu la possibilité de devenir adulte, aucun d’eux n’a su ce que s’endormir le ventre plein veut dire, car tous sont repartis comme ils étaient venus ! Affamés, disproportionnés, sans énergie pour hurler, sans voix pour demander pourquoi. Pourquoi subissons-nous autant de cruauté, et d’indifférence alors que nous ne demandons que ce qui est dû à tout être vivant ? Ne sommes-nous pas également des maillons de la chaine humaine, d’un continent sans qui l’univers serait bancal ? Qui parmi les nations nanties, les ventres pleins, et les yeux remplis de suffisance a répondu à nos questions ? Sommes-nous quantité si négligeable pour ne venir au monde que le temps de mourir de faim ? Nous avons déjà par le passé fermé les yeux sur tant d’injustices, d’ignominies, que nous avons perdu le sens de du partage équitable de l’essentiel. La survie de l’humanité est entre nos mains, alors, mes frères, faisons preuve de plus d’empressement pour la préserver, parce que de la vie des uns dépend de celle des autres ! Si cela n'est pas évident pour une majorité d'entre nous alors, préparons-nous à disparaitre ! Nous ne sommes plus qu’à quelques coudées de l’ère du Verseau, le Jardin d’éden terrestre annoncé, mais je me demande si l’humanité ne sombrera pas dans le chaos avant. Je n’ai pas la réponse, mais je continue à espérer que nous allons nous réveiller de ce cauchemar, et donner une seconde vie à notre univers.