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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.
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DES MOTS SANS RIMES NI RAISON.

VIP-Blog de maurina
nathalie.elkine@sfr.fr

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  • Créé le : 21/09/2011 19:05
    Modifié : 21/05/2013 11:34

    Fille (71 ans)
    Origine : FRANCE
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    LOUBA MA BELLE UKRAINIENNE

    21/09/2011 19:47

    LOUBA MA BELLE UKRAINIENNE


    RÉVOLUTION D'OCTOBRE.

     

     

     

    Le huit mars mille neuf cent dix-sept, la révolution dite d’octobre éclate, et des grèves suivies de manifestations s’installent dans toutes les grandes agglomérations du pays. À Petrograd, la capitale de ce vaste empire, le peuple réclame la formation d’une nouvelle instance gouvernementale, et scande pour la première fois : à bas l’autocratie ! C’est du jamais vu, la dynastie des Romanov vit ses derniers moments d’oligarchie. Le quinze mars, Nicolas II, contraint et forcé, abdique en faveur de son frère le grand-duc Michel, proclamé Mikhaïl Alexandrovitch II par l'armée. Une minorité de villes, ainsi que la majorité des membres du pouvoir exécutif votent en sa faveur. Mais Alexandre Kerenski, représentant du soviet de Petrograd, le persuade de renoncer au trône. Le lendemain de son accession, il capitule ! Ce sera le règne le plus court de toute l’histoire des Romanov. Tandis qu'étudiants, et ouvriers s'organisent en factions révolutionnaires, dans l’ombre les têtes pensantes envisagent de mettre un point final à la monarchie. Très rapidement, les souverains au grand complet se retrouvent entre les mains des bolchéviques. Elle commencera son chemin de croix avec pour première station la résidence de Tsarskoïe Selo, ensuite elle passera quelques jours au manoir du gouverneur à Tobolsk, et enfin, la troisième, et dernière sera la villa Ipatiev à Iekaterinbourg. Cet endroit dans lequel se déroulent les exactions criminelles des futurs acteurs du nouveau pouvoir va vite devenir la maison à destination spéciale ou des intentions particulières ! Vladimir Ilitch Oulianov autrement dit Lénine, en accord avec quelques membres du bureau politique opte secrètement pour l’exécution des Romanov au grand complet. Il ne faut laisser aucun témoin qui pourrait remettre en cause leurs outrancières exactions, et fomenté une nouvelle insurrection à un moment ou à un autre. Le seize juillet, le compte à rebours touche à sa fin ! Iakov Sverdlov qui préside le comité exécutif ordonne d’abattre sans autre forme de procès toute la famille, y compris le personnel. Dans la nuit du dix-sept au dix-huit juillet, Iakov Yourovski fait réveiller les prisonniers, et les rassemble dans la salle à manger où ils attendent la venue du nouveau commandant. Dès son arrivée, celui-ci leur dit qu’à Moscou des rumeurs circulent sur leur exécution, et que le seul moyen d’y mettre fin est de faire paraître une photo d’eux en vie. Il les somme donc de se rendre au sous-sol où les attend le photographe. Ils sont à peine installés quand un détachement armé fait irruption dans la pièce, et se positionnent sur trois rangs derrière Yourovski. Ce dernier sort un papier de sa poche qu’il leur lit rapidement. Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le Comité exécutif de l'Oural a décidé de vous fusiller sur-le-champ ! Nicolas II surpris lui demande de répéter, et pour toute réponse, Yourovski fait alors feu sur lui. Résulte immédiatement un mitraillage en règle qui met fin à un peu plus de trois siècles d'assujettissement dynastique des Romanov. Elle emportera avec elle Ievgueni Botkine, le médecin du tsarévitch dont l’hémophilie nécessitait des soins constants. Suivront la femme, et le valet de chambre, Anna Demidova, et Alekseï Trupp, ainsi que le cuisinier Ivan Kharitonov. Leur œuvre d’extermination accomplie, les soldats vérifient qu’ils sont bien tous morts, puis rassemblant leurs dépouilles ils les entassent dans un camion. Le camion se met en route en destination d’un puits de mine proche de la villa Ipatiev. Mais craignant d'avoir éveillé l'attention des habitants du voisinage, ils reviennent le lendemain, ils remontent les corps afin de les enterrer dans une forêt située vingt kilomètres plus loin. Le tsarisme vient de tomber sous les balles de l’opposant bolchévique, l’oppression du peuple par le peuple se met en marche.

     

    C’est le début d’une forfaiture, d’un règne de terreur qui asservira la population durant soixante-dix ans. L’intitulé d’Union des républiques socialistes soviétiques, URSS, couvrira en vérité un état policier pur, et dur qui ressemblera étrangement à son prédécesseur quant à son autoritarisme. Après trois-cents ans de dictature monarchique, la Russie courbera l’échine pendant soixante-dix ans encore sous le joug d’un prétendument pouvoir populaire, et ouvrier. Ce contexte intempestif sera dû à l'accession au pouvoir suprême d’un homme du peuple, un Géorgien, Joseph Vissarionovitch Djougatchvili. Communément appelé Staline, la première syllabe voulant dire acier en russe. Il n’était pas utile de chercher à comprendre quelles étaient ses intentions de gouvernance, son pseudonyme indiquant clairement la ligne politique qu’il comptait adopter. Tenir le peuple d’une main d’acier. Les plus humbles firent d’emblée confiance à leurs nouveaux dirigeants jusqu’à ce qu’ils réalisent qu’ils étaient passés d'un régime omnipotent à une tyrannie bureaucratique prolétarienne. Pour la classe possédante, c’est l’effet inverse qui se produit, car elle est plus apte à faire une analyse politique, et a surtout plus à perdre. C’est le commencement de l’exode pour les nantis, les propriétaires terriens, et pour tous les autres moins fortunés qui s’en donneront les moyens. Nouveaux nomades de ce début de vingtième siècle, ils s’éparpilleront ici, et là, adoptant ou non la nationalité de leur pays d'accueil sans jamais ne rien perdre de ce qui fait leur particularité, l’âme slave. Fin mille neuf cent dix-sept, à Rostov-sur-le-Don, monsieur, et madame Elkine après mûres réflexions décident de demander l’asile au Brésil. Ils prennent trois allers simples via Rio de Janeiro où s’ouvrira en mille neuf cent vingt, la première université du pays. Le moment venu, Boris entamera des études d’architecture, mais la grande dépression de mille neuf cent vingt-neuf lui enlèvera tout espoir de passer son diplôme. Désargentée, la famille Elkine bouclera à nouveau ses malles, et achètera trois billets de bateau pour se rendre en France. Ils s’installent à Montreuil-sous-Bois où résident des membres par alliance de leur famille. Boris qui maîtrise déjà quatre langues, le russe, le portugais, l’espagnol, et l’anglais n’a pas de mal à apprendre le français. Il se met sans tarder à la recherche d’un emploi ses parents comptants sur lui pour assurer leurs moyens d’existence. Il est de coutume dans chaque communauté d’immigrés de se soutenir sans tenir compte des différentes classes sociales qui autrefois les séparaient. L’incontournable lien qui les relie est le bouche-à-oreille qui permet à chacun d’eux de se tenir au courant de tout, et de rien. Boris a les yeux, et les oreilles aux aguets, il se tient au courant de tout ce qui s’y dit dans tous les domaines. C’est grâce à ce moyen de communication qu’il entend parler de monsieur Sinaï, propriétaire d’une salle de cinéma, Le Folie » s Pigalle. Celui-ci recherche un dessinateur qui serait en mesure d’assumer toute la prise en charge de ses affiches publicitaires. Boris qui excelle autant dans le dessin, que dans la peinture enfourche son vélo, et en quelques coups de pédales arrive place Pigalle. Il reste perplexe devant ce grandiose édifice qui n’a rien à envier au Moulin Rouge par ses dimensions, et son allure. Il imagine la fierté qu'il aurait à travailler dans un établissement aussi distingué, et qui de surcroît se trouvait dans un quartier dont la réputation internationale n’était plus à faire ! Il trouve où attacher son vélo, et pénètre d’un pas assuré dans le hall. Avisant l’employée qui le suit des yeux derrière la vitre de la caisse, il se dirige vers elle, soulève sa casquette en signe de politesse, et tous sourires dehors lui explique l'objet de sa présence. Après quelques instants d'une attente qui lui semble interminable, il voit arriver un homme à la stature impressionnante, et sans hésité va à sa rencontre. Après une cordiale poignée de main, ils échangent quelques paroles dans leur langue natale, puis tout en continuant leur discussion ils se dirigent vers le bureau directorial. Monsieur Sinaï après avoir d’un geste de la main invité Boris à prendre place se contente de le jauger des yeux durant un moment. Sans sourciller, Boris amusé fait de même. En quelques secondes, et sans avoir prononcé un seul mot, monsieur Sinaï pressent qu’il a quelqu’un de particulier devant lui. L’entretien commence, et le confirme dans ce qu’il avait pressenti. De fil en aiguille, il découvre avec ravissement que ce jeune homme est issu du même milieu social que lui, et qu’il est particulièrement intelligent.

     

    Mais là où le bât risquait de blesser était son manque d’expérience professionnelle. Tous les petits boulots qu’il avait exercés jusqu’à présent n’avaient aucun rapport avec ce qu’il recherchait. Aussi, se demandait-il si Boris serait apte à assumer le plus rapidement possible les nombreuses exigences que ce poste exigeait ? Ils échangent quelques banalités histoire de détendre l’atmosphère, puis il lui demande à brûle-pourpoint s’il se sent capable de mener à bien toutes les étapes que requiert ce poste. Boris sourit, et sortant de la poche intérieure de son blouson un carnet, et un crayon, et esquisse en quelques secondes son portrait. Ce croquis fut plus révélateur qu'un long curriculum vitae, et lui valut sa première véritable embauche. Pédalant allègrement, et sifflotant joyeusement jusqu’à Montreuil-sous-Bois, ses parents n’eurent pas besoin de lui demander comment s’était passé son entretien. Ce jour-là étant à marquer d’une pierre blanche, on dina dans la vaisselle des grandes occasions, et il écouta attentivement toutes les recommandations que lui fit son père. La vie de Boris venait de prendre un virage à quatre-vingt-dix degrés, mais il lui faudra attendre quelques mois encore avant qu’il en prenne conscience. Faisons maintenant un saut dans le temps, et retrouvons-nous dans la belle demeure ukrainienne que monsieur, et madame Sinaï s'apprêtent à définitivement quitter. Tendons une oreille attentive à leurs propos où se livrent bataille le cœur, et la raison. S'expatrier est le choix le plus difficile qu'ils feront au cours de leur vie parce qu’ils savent que celui-ci est sans espoir de retour. Ce n’est pas que la jouissance des biens matériels qu’ils vont laisser derrière eux, mais aussi une culture qui s’était jusqu’à là, toujours transmise de génération en génération. Comment allaient-ils faire pour assumer cette transmission à leurs sept enfants qui grandiraient en terre étrangère ? Oh ! Bien sûr, ils les élèveraient autant que possible selon leurs traditions, mais qu’en garderaient-ils au fil du temps dans un pays si différent du leur ? Les histoires qu’ils raconteraient aux plus petits resteraient-elles gravées dans leur mémoire afin qu’un jour ils puissent à leur tour les transmettre ? Tant de questions dont ils ne pouvaient présager les réponses resteraient en suspens jusqu'à ce que peu à peu ils soient en mesure d’y répondre. Mais dans l’immédiat, il y avait un problème plus urgent à résoudre, celui du choix de leur pays d’accueil. Ils envisagèrent plusieurs possibilités qui faisaient toute partie du continent européen. D’obédience judaïque, ils ne sont pas sans savoir les persécutions que leur peuple subit depuis la nuit des temps. Ils savent également que plus de deux mille ans après la crucifixion du Christ, certains hommes sont toujours aussi prompts à faire d’eux des boucs émissaires. Ce n’est pas tant pour eux qu’ils redoutent des représailles pour des crimes qu’ils n’ont pas commis, mais pour leurs enfants, bien sûr. Après des heures, et des nuits de pourparlers sur le pour, et le contre que chaque pays dont ils ont parlé représentait, d’un commun accord ils optèrent pour la France, pays des droits de l’homme, et du citoyen. Ils se promettent de parler aussi souvent que possible à leur progéniture de la Russie, le plus vaste état de la planète, et de leur raconter tout ce qu’ils savent sur les différentes ethnies qui le composent. Ils ne cesseront jamais de leur vanter tout ce que ce pays renferme comme trésors afin que jamais ne s’éteigne en eux cette petite flamme dont on dit qu’elle est le reflet de l’âme russe. Après avoir vendu tous leurs biens, la famille Sinaï au grand complet débarquée en terre de France un jour de l’an mille neuf cent dix-sept. Leur premier séjour se déroula à La Varenne Saint-Hilaire, dans le Val de Marne. Ils y vivront le temps de s’adapter à leur nouveau mode vie, puis achèteront un appartement parisien assez vaste pour loger neuf personnes. Peu de temps après, monsieur Sinaï fera l’acquisition du Pigalle’s Folies. Il est temps maintenant de revenir à Boris qui poursuit son petit bonhomme de chemin laborieux au Folie’ s Pigalle sous l’œil attentif, et admiratif de monsieur Sinaï. Il ne se passe pas un jour où ce dernier ne se targue pas d’avoir eu le bon sens de l’engager, et le soir il ne tarit pas de louanges à son égard quand il en parle à Ivanna, son épouse. Celle-ci l’écoute toujours avec un grand intérêt, l’interrompt rarement jusqu’au jour où elle se décide à lui dire :

     

    "Iaroslav, ne penses-tu pas qu’il serait temps que nous fassions connaissance avec ses parents ?

     

    — Tu as raison, comme toujours d’ailleurs, ma chère Ivanna.

     

    — Alors, invitons-les à prendre le thé ce week-end ou l’autre.

     

    — Entendue, ma chérie, je transmettrais ton invitation dès demain à Boris, et je suis certain qu’il sera ravi de faire la connaissance du restant de la famille Sinaï. "

     

    Iaroslav lui sourit tendrement avec au fond des yeux la satisfaction de voir qu'elle était toujours pareille à la jeune femme qu’il avait épousée. Il l’aimait pour cela, mais bien plus encore, pour ces beaux-enfants qu’elle lui avait donnés, et qui remplissaient son cœur d’une immense fierté. Le week-end suivant, à l'heure convenue leurs hôtes sonnèrent à leur porte. Ivanna jeta un rapide coup d’œil sur les tenues de son petit monde, tandis qu’Iaroslav faisait entrer ses convives. Les présentations terminées, ils se rendirent dans le salon où ils prirent le thé dans une atmosphère égayée de petits rires étouffés de la main provenant de l’une ou l’autre des jeunes filles. Ce fut une date mémorable pour les deux familles qui se promirent de se revoir, mais plus encore pour Boris, et Louba, la dernière de la lignée, mais non pas la moins intrépide. Ces deux-là avaient passé leur temps à se manger des yeux sans se soucier des regards amusés ou étonnés de leur entourage. Comment expliquer la conduite de Boris si absorber par Louba qu'il en avait oublié les règles du savoir-vivre en ne prêtant attention qu’à Louba. Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore, et Louba était devenu la personne la plus importante de sa vie après ses parents. À dater de ce jour, Boris fut toujours le bienvenu chez les Sinaï qui ne perdaient rien de sa relation amoureuse avec leur fille cadette. Cinq longues années s’écoulèrent entre le moment de leur rencontre, et celui de leurs épousailles. La belle n’ayant que seize ans lorsqu’il avait fait sa connaissance, il devait s’armer de patience, et aussi faire ce que ses parents attendaient de lui afin de lui accorder sa main.

     

     Mais cet impératif ne prenait pas en compte leur amour, et la détermination de Louba, qui n’avait qu’un seul rêve en tête, devenir madame Elkine. Pour des raisons que j’ignore, Boris ne parvint pas à faire carrière, et à satisfaire les exigences de ses futurs beaux-parents. Et lorsque Louba eut atteint sa vingt et unième année, et qu’il demanda sa main à Iaroslav, et Ivanna, ceux-ci lui rappelèrent les conditions qui se rattachaient à leur union. Alors, un jour de l’an de grâce mille neuf cent trente-quatre, la belle quitta le domicile paternel pour rejoindre son prince charmant. Ils s’unirent pour le meilleur, et pour le pire, à la mairie de Montreuil-sous-Bois, et eurent beaucoup d’enfants. Mais comme nous le verrons, leur histoire n’aura rien d’un conte fées, mais n’anticipons pas, et revenons à monsieur, et madame Sinaï. Quand ils apprirent que Louba s’était mariée sans se soucier des us, et coutumes de leur monde, ils se résignèrent, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Mais ils ne cessèrent jamais d’espérer que leur gendre se déciderait un jour où l’autre à entretenir sa famille comme il était de bon ton dans leur milieu. Au mois de mai mille-neuf-cent-trente-six, leur premier enfant, une fillette ronde, et joufflue, qu’il prénomme Micheline, fait son apparition. Elle accaparera leur amour, et leur attention durant six ans et demi, et rien ne lui sera refusé. Tout semblait aller au mieux pour ce jeune couple qui se satisfaisait de ce que la vie lui offrait sans se poser de questions. La seule ombre au tableau était les informations en provenance de Berlin de qui devenait de jour en jour plus alarmante. Près de sept ans après la banqueroute de Wall Street, les capitales européennes étaient toujours en crise, et la menace d’une seconde guerre mondiale sur toutes les lèvres. L'Allemagne surendettée était au bord du chaos, et il ne manquait plus que la main pour mettre le feu aux poudres. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le chancelier Adolph Hitler dont la xénophobie n’était plus un secret pour personne trouva dans ce marasme monétaire l’opportunité dont il rêvait. Son insatiable soif de pouvoir qui n’avait rien à envier à sa diabolique conception d’un monde parfait va le mener sur le devant de la scène interplanétaire. Elle était loin l'époque de son incarcération dans la prison de Landsberg durant laquelle, avec l’aide de deux de ses amis, il avait écrit sa bible haineuse, Mein Kampf ! Mais cela lui avait permis de se faire des adeptes dans toutes les couches de la société qui le moment venu le rejoindraient lui donnant l'occasion de passer à la vitesse supérieure. En mille neuf cent trente-quatre, Adolph Hitler orchestre la nuit des longs couteaux, et renouvelle son exploit quatre ans plus tard avec la même ardeur.

     

    Cette seconde manifestation haineuse sera perpétrée sous l’intitulé de Nuit de cristal. Sa folie fera de lui le plus grand criminel contre l’humanité !

     

    Nous sommes en mille neuf cent trente-neuf quand Louba de plus en plus inquiète pour sa famille décide de se rapprocher d’elle. Trouver un appartement rapidement, et en rapport avec leurs ressources est inenvisageable. Alors ils parent au plus pressé, et louent une chambre dans un hôtel meublé à quelques coudées de la rue de Navarin où vivent les Sinaï. Louba se sent plus rassurée, et profite de chaque instant passé en leur compagnie. Durant les cinq années suivantes, ses parents la soutiendront autant que possible, et elle les comblera en leur donnant de beaux petits enfants. Mais il restera toujours un vide dans leurs âmes qui ne seront jamais comblées, mais dont Louba à cette époque ne semblait pas souffrir. Elle semblait si heureuse en ménage qu’on ne pouvait pas la blâmer de ne pas pousser Boris à faire carrière. Les choses étant ce qu’elles étaient, je ferais donc mon apparition dans cet hôtel sis au numéro cinquante-neuf de la rue Pigalle. Mais ça, c’est une autre histoire et j’y reviendrais plus tard. En septembre mille neuf cent trente-neuf, Hitler déclenche le Plan blanc, et envahit la Pologne, la France, la Hollande, et la Belgique ! C’est le début d’une guerre d’extermination au cours de laquelle périront plus de dix millions d’êtres humains ! Les Juifs, considérés comme seuls responsables des funestes fluctuations monétaires mondiaux par Hitler, deviendront le bouc émissaire de son antisémitisme forcené. Vichy collabore avec l’occupant, et pousse les ressortissants juifs à se faire recenser auprès des autorités françaises afin que ceux-ci puissent être aisément différenciés du reste de la population. Ceci aboutira à cela, c'est-à-dire non seulement à une étoile jaune tamponnée sur leurs cartes d’identité, mais aussi au port de celle-ci qu’ils arboreront contraints, et forcés.

     

    Cette pratique discriminatoire avait fait son apparition au moyen-âge dans le but de distinguer les israélites, des chrétiens lors des cérémonies de mariage. Cet insigne distinctif fut nommé rouelle par rapport à sa forme ronde, et le décret l’instituant avait reçu l’aval des papes en place. Si les nazis se sont satisfaits en reprenant à leur compte ce symbole se contentant de le transformer en une étoile, celle de David, ils ont cependant innové en matière de génocide. Le gouvernement de Vichy se surpassa aussi, et le seize, et dix-sept juillet mille neuf cent quarante-deux, l’opération "Vent printanier" fut une véritable révélation qui démontra jusqu’où la nature humaine pouvait aller. Cet intitulé aux accents poétiques ne désignait rien d’autre que cette vaste rafle de Juifs séquestrés pendant plusieurs jours au Vel d’HIV. Ils seraient ensuite transférés vers les camps de transit créés à l'origine pour recevoir les réfugiés espagnols. De cette opération d’envergure que les nazis n’auraient pas pu mener sans l’aide du gouvernement de Vichy fut une tornade qui emporta treize mille cent cinquante-deux individus, dont cent quinze enfants vers les camps de la mort. Ce ratissage concernera en tout premier lieu les juifs d’Europe de l’Est dont mes grands-parents, et ma mère faisaient partie. Si celle-ci ne fut pas inquiétée, c’est sans doute grâce au décret concernant les femmes enceintes ou allaitantes. Ma mère étant à cette époque enceinte de six mois de mon humble personne, il m’arrive parfois de me dire que je suis pour quelque chose dans notre survivance. Pour mes grands-parents, ce fut peut-être leur foi en la souveraineté d’une France différente de celle de Vichy qui leur évita la déportation. Les Allemands ayant également la mainmise sur les produits alimentaires, comme sur tout ce qui était vital pour la population, elle se vit dans l’obligation d'utiliser des tickets de rationnement. Ceux-ci ne donnant droit qu’aux aliments de base souvent insuffisants, c'est la porte ouverte aux circuits de ravitaillements clandestins, le marché noir. Mon père connaissait quelques-uns de ces revendeurs, et fit de son mieux disette pour que Micheline, et maman mangent à leur faim. Comme tous les commerces parallèles, le marché noir fonctionnait selon l'offre, et la demande. Les tarifs prohibitifs poussaient souvent la population à faire preuve d’ingéniosité parce que la vie n’a pas de prix ! Maman dut régulièrement se priver de nourriture malgré son état au profit de Micheline qui avait déjà pris sa place dans un monde dont je ne faisais pas encore partie. Mon tracé existentiel atypique se déroulait dans l’ordre des choses hormis mes neuf premières années et demie d’un bonheur presque parfait. Je ne ferais mon apparition derrière les volets clos de notre chambre que trois mois plus tard.

     

     



    belle-de-nuit.Commentaire de belle-de-nuit (21/09/2011 21:03) :





    ;Nous dormirons ensemble
    Que ce soit dimanche ou lundi
    Soir ou matin minuit midi
    Dans l'enfer ou le paradis

    Les amours aux amours ressemblent
    C'était hier que je t'ai dit
    Nous dormirons ensembles
    C'était hier et c'est demain
    Je n'ai plus que toi de chemin

    J'ai mis mon cœur entre tes mains
    Avec le tien comme il va l'amble
    Tout ce qu'il a de temps humain
    Nous dormirons ensemble

    Mon amour ce qui fut sera
    Le ciel est sur nous comme un drap
    J'ai refermé sur toi mes bras
    Et tant je t'aime que j'en tremble
    Aussi longtemps que tu voudras

    Nous dormirons ensemble


    ARAGON  











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